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En route vers la récession mondiale de 2019

 

Il y a deux semaines, j’ai développé devant les lecteurs de l’IDL le concept de base monétaire mondiale, qui n’est rien d’autre qu’une tentative de mesurer les quantités de dollars à l’intérieur et à l’extérieur des États-Unis pour déterminer s’il y avait plus d’idiots que d’argent ou plus d’argent que d’idiots. Je renvoie à ce papier pour une explication du concept.

Comme je l’indiquais alors, la base monétaire mondiale, telle que je la mesure, est en baisse d’une année sur l’autre. Plus d’idiots que d’argent donc. J’en tirais la conclusion que nous rentrions dans une période de crises financières, ce qui n’était qu’une constatation et non pas une explication.

Cette semaine je vais essayer de mettre en lumière les mécanismes qui nous font passer d’une contraction de la base monétaire à une crise financière et de là à une récession mondiale qui pourrait nous frapper en 2019.

Tout commence par une contraction du commerce international, conséquence de la baisse du nombre de dollars dans le monde puisqu’une grande partie du commerce mondial est en dollars, en particulier le pétrole. « Pas d’argent, pas de Suisses… » disaient les rois de France autrefois.

Le commerce international va donc se viander dans les six mois qui viennent, ce qui dans le passé a toujours déclenché soit une récession dans la zone de l’OCDE, soit ailleurs, le meilleur exemple étant la grande crise asiatique/russe de 1997-1998.

L’étape suivante est bien entendu une baisse des matières premières, ce qui est bien normal puisque le niveau d’activité est en train de plonger et que la demande de cuivre, d’acier, de coton, etc. va donc baisser ou baisse déjà. Et de là nous passons fort logiquement à une baisse des marchés financiers des pays fournissant les matières premières et qui dépendent de la croissance mondiale pour leurs exportations, je veux parler bien sur des pays émergents.

Et comme ces pays sont endettés, ceux qui leur ont prêté de l’argent, c’est-à-dire les banques, voient leur cours s’effondrer, ce qui paraît bien normal.

Et comme tout cela se passe parce qu’il y a une pénurie mondiale de dollars, le cours du dollar monte (en fait les autres monnaies baissent).

Conclusion

Nous sommes en train d’entrer dans une crise de liquidités dollar tout à fait classique, la septième depuis 1973. J’en ai déjà traversé six dans ma carrière, c’est vous dire si je connais le scénario.

D’habitude, la seule solution est de se mettre en dollar cash et d’attendre que la poussière retombe.

Le pari que je fais dans ce cycle actuel est d’avoir une partie importante de mes actifs en monnaie chinoise, tant je suis persuadé que la banque centrale locale (BOC) a vu arriver le coup et s’est fort bien préparée. Et cette confiance, je la reporte sur tous les pays qui ont des accords de swaps avec la BOC et la plupart d’entre eux sont en Asie.

Qui plus est, je suis à peu près certain que la zone euro en général et l’Italie en particulier sont complètement incapables de supporter une autre récession et je veux être le plus loin possible géographiquement de cette dernière, tant la BCE n’a plus aucun outil pour traiter les problèmes qui vont se poser.

L’Asie est loin, très loin de l’Europe. En tout cas plus loin que les USA.

Notre seule chance serait que le cours du pétrole s’écroule dans les quelques semaines qui viennent puisque cette baisse « libérerait » des dollars. Ou alors que la Fed se remette a imprimer des dollars, ce qui me paraît peu probable tant que nous n’avons pas eu de crise financière.

Et du coup le dollar monte, ce qui ne fait qu’aggraver la situation.

Je reste très inquiet.

Je plains monsieur Macron.

Gérer un pays quand on ne comprend rien à l’économie n’est pas facile.