par Yoann
Dans le théâtre absurde qu’est devenue l’Union européenne, un nouvel acte se joue, et il promet d’être savoureux. Le 18 juillet 2025, Viktor Orban, Premier ministre hongrois et éternel trublion des salons feutrés de Bruxelles, a lâché une bombe dans une interview au journal Nepszava : la Hongrie pourrait quitter l’UE. Oui, un «Hungrexit», rien de moins. Avec une verve qui frôle l’insolence, Orban a planté un poignard rhétorique dans le cœur déjà chancelant du projet européiste, déclarant qu’il pourrait arriver un moment où «il ne sera absolument plus utile d’y rester».
Un uppercut verbal qui résonne comme un avertissement : la Hongrie, ce petit pays rétif, pourrait bien suivre l’exemple du Brexit et claquer la porte de cette prison qu’est devenue l’Union.
Une fracture transatlantique et un bras d’honneur à Bruxelles
Orban, avec cette lucidité brutale qui dérange tant les eurocrates, a dressé un constat sans appel : l’UE est devenue une machine à broyer les souverainetés nationales, un mastodonte bureaucratique obsédé par la guerre et l’uniformisation idéologique. Dans son interview, il dépeint un monde fracturé en deux camps : d’un côté, les progressistes européistes, chantres de la guerre en Ukraine et du wokisme imposé ; de l’autre, les souverainistes, portés par une Amérique qui, sous l’impulsion d’un Trump ou d’un Vance, prônerait la paix et la liberté des nations.
«L’Union européenne est favorable à la guerre, alors que l’Amérique veut la paix», assène-t-il, non sans une pointe de cynisme. Et la Hongrie, dans ce grand échiquier, choisit son camp : celui de la souveraineté, de la paix et de la défense des familles, loin des diktats de Bruxelles. Mais ce n’est pas tout. Orban, avec un aplomb qui frise la provocation, qualifie l’UE de fossoyeuse de la prospérité. «L’Union européenne n’a plus aucune chance de prospérité», lance-t-il, comme un défi à ceux qui s’accrochent encore à l’illusion d’une Europe unie et florissante. Le budget européen pour 2028-2034, un monstre de 2000 milliards d’euros présenté par Ursula von der Leyen, est raillé comme un «budget du désespoir», moralement et économiquement inacceptable.
Pour Orban, ce n’est pas un plan de relance, mais un chant du cygne, une ultime tentative de maintenir en vie une institution zombifiée, vidée de toute dynamique politique réelle.
La Hongrie, l’antithèse de l’UE
Ce qui rend la Hongrie si «dangereuse» pour l’Union, comme l’affirme Orban, c’est qu’elle ose montrer qu’un autre chemin est possible. En refusant de se plier aux injonctions bellicistes de l’UE sur l’Ukraine, en interdisant l’entrée de trois hauts gradés ukrainiens sur son sol, Budapest défie ouvertement le consensus guerrier imposé par Bruxelles et Zelensky. Cette décision, qualifiée d’«infondée et absurde» par le ministre ukrainien des Affaires étrangères, n’est qu’un exemple parmi d’autres de l’insoumission hongroise.
«Nous sommes dangereux pour l’Union européenne», clame Orban, et il n’a pas tort : la Hongrie, en défendant la paix, la souveraineté et la protection de ses valeurs, devient un miroir insupportable pour une UE qui ne tolère aucun dissentiment.
Le piège de Bruxelles : lâcher les fonds, perdre le contrôle
L’ironie suprême, c’est que l’UE s’est elle-même tirée une balle dans le pied. En gelant 22 milliards d’euros de fonds de cohésion destinés à la Hongrie, sous prétexte de violations de «l’État de droit» (lire : refus de la doxa progressiste sur le genre, l’immigration ou la liberté académique), Bruxelles a cru pouvoir mater Budapest. Erreur fatale. La Hongrie, bénéficiaire net de ces fonds, n’a désormais plus rien à perdre. Comme le souligne un article de Reactif du 18 juillet, ce bras de fer a créé un précédent inédit : en privant la Hongrie de cet argent, l’UE a perdu son principal levier de pression. Sans carotte financière, pourquoi rester dans une union qui impose des contraintes idéologiques et soutient une guerre ruineuse ?
Orban, pragmatique, l’a bien compris : «Nous maintenons la guerre hors de la Hongrie, nous n’accueillons pas les migrants, nous protégeons nos enfants et soutenons nos familles». Un programme clair, à l’opposé des lubies globalistes de l’UE.
Vers un effet domino ?
L’annonce d’Orban s’inscrit dans une dynamique plus large, celle d’une Europe où les peuples commencent à se lasser des oukases bruxellois. Le Brexit a montré la voie, et la Hongrie pourrait bien être la prochaine à emprunter ce chemin. Ce serait un séisme pour l’UE, déjà fragilisée par ses divisions internes et son incapacité à répondre aux aspirations des nations. Car si la Hongrie part, d’autres pourraient suivre, et le château de cartes européiste s’effondrerait sous le poids de ses propres contradictions.
Orban, en posant la question de l’Hungrexit, ne se contente pas de défier Bruxelles : il offre une leçon de courage politique. Dans un monde où l’UE se rêve en super-État, imposant ses dogmes et ses guerres, la Hongrie rappelle qu’une nation peut dire non. Et ce non, prononcé avec l’aplomb d’un homme qui n’a plus rien à perdre, pourrait bien résonner au-delà des frontières magyares. À bon entendeur, salut.