Erdogan ou la haine de l’Occident

laurent Artur du Plessis

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Collection : Auteur : Pages: 248 ISBN: 9782865533138

Description

Pourquoi et comment Reccep Tayip Erdogan, que l’Occident adulait en 2005, lors du référendum sur le Traité européen, comme un « islamo-démocrate » défenseur des libertés publiques, est devenu un despote islamiste incarcérant d’innombrables journalistes, intellectuels, artistes, avocats, juges, universitaires, militaires… Pourquoi et comment cet « ami de l’Occident » est devenu l’un de ses pires ennemis, forçant l’embargo des armes sur la Libye au point « d’illuminer » dangereusement une frégate française, violant les eaux territoriales grecques et chypriotes pour y prospecter les gisements gaziers, poussant l’Azerbaïdjan musulman à attaquer les Arméniens chrétiens du Haut-Karabakh, multipliant les chantages au lâcher de réfugiés vers l’Europe… Pourquoi et comment ce musulman « modéré » a longtemps soutenu Daech, attaqué les Kurdes fer-de-lance de la lutte antidjihadiste en Syrie, et envoyé les égorgeurs de la poche d’Idleb combattre en Libye et dans le Haut-Karabakh…

La crise économique érodant sa popularité, Erdogan détourne l’attention de son opinion publique par des provocations internationales, au risque de graves conflits. Les militaires français planchent sur un scénario de guerre avec la Turquie.

Collection « le Cercle Aristote », dirigée par Pierre-Yves Rougeyron

 

Informations complémentaires

Poids0.350 kg
Dimensions14 × 1 × 22 cm

Introduction

 

                       ERDOGAN : UN GÉNIE POLITIQUE

Recep Tayyip Erdogan est un génie politique. Son habileté manœuvrière a engendré l’installation durable des islamistes au pouvoir en Turquie en mettant fin aux dissolutions répétées de leurs mouvements par les militaires lorsqu’ils l’influençaient trop ou y accédaient. Après une première étape, émaillée de déclarations chargées d’islamisme radical et d’agressivité contre l’Europe et l’Occident lui ayant valu la confiscation de son mandat de maire d’Istanbul et la prison, Erdogan a bouleversé la stratégie islamiste de conquête du pouvoir en Turquie. Il a cofondé un parti cultivant une rhétorique modérée, pro-européenne et pro-occidentale, à rebours des usages de ce milieu. Cet aggiornamento scandaleux aux yeux des puristes lui a permis de séduire les élites de l’Union européenne (UE), de conquérir le pouvoir et surtout de s’y maintenir.

Après avoir castré politiquement l’armée turque, gardienne autoritaire de la laïcité, par le développement des libertés publiques visant à la priver de ses leviers de commande politiques, Erdogan a opéré un virage à 180 degrés : il a saccagé les libertés publiques qu’il avait développées, réprimé les élites turques kémalistes, c’est-à-dire laïcistes et pro-occidentales, ainsi que les opposants d’autres horizons. Il a lancé la Turquie dans une politique de revanche sur l’Occident responsable du démantèlement de l’Empire ottoman au sortir de la Première Guerre mondiale.

Cette revanche, Erdogan, lié aux Frères musulmans, la place sous la bannière d’Allah. Il veut faire de la Turquie l’État phare de l’islam, tout au moins de l’islam sunnite (85 à 90% du monde musulman). Il a déjà lancé des opérations de reconquête, en Libye, en Syrie, dans le Caucase, en Méditerranée orientale. Il projette son influence au-delà, en Asie centrale, en Europe… Il ambitionne de restaurer le Califat ottoman.

Un délire lié à l’ubris, la démesure ? En réalité, Erdogan est à prendre très au sérieux. Islamiste passionné, doué d’un grand talent politique, il est persuadé que le destin de l’islam est de prendre sa revanche sur l’Occident et de repartir à la conquête du monde.

En 2005, j’avais écrit un livre intitulé « 10 questions sur la Turquie et 10 réponses qui dérangent » (éditions Jean-Cyrille Godefroy). À ce moment-là, Erdogan était la coqueluche des élites occidentales qui voyaient en lui un islamiste « modéré », un « islamo-démocrate » ressemblant aux chrétiens-démocrates allemands. Ces élites souhaitaient vivement l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne. Dans ce livre, je prenais le contrepied de cette vision qui dominait le débat public. J’annonçais qu’Erdogan installerait une dictature et ré-islamiserait la Turquie, après avoir neutralisé politiquement l’armée turque adepte d’un despotisme éclairé visant à maintenir les islamistes à l’écart du pouvoir. J’annonçais que son adhésion aux critères de Copenhague imposés aux candidats à l’entrée dans l’UE (pluripartisme, libertés publiques…) et son inclination affichée pour l’Europe et l’Occident se mueraient en une hostilité ouverte. J’annonçais qu’il lancerait la Turquie, chouchou de l’OTAN, dans une politique étrangère agressive d’inspiration néo-ottomane.

On y est.

 

 

 

 

 

 

                            

 

 

 

 

 

Table des matières

                                                      

INTRODUCTION : ERDOGAN, UN GÉNIE POLITIQUE

 

PREMIÈRE PARTIE : LE KÉMALISME, UN COUVERCLE POSÉ SUR LA MARMITE ISLAMISTE

Chapitre I – La parenthèse kémaliste

Chapitre II – Le recul du kémalisme a commencé dès 1946

Chapitre III – Rôle central des confréries religieuses dans la réislamisation de la Turquie

Chapitre IV – L’alévisme bektachi, un ferment d’opposition

 

DEUXIÈME PARTIE : L’IRRÉSISTIBLE ASCENSION D’ERDOGAN

Chapitre I – Un fils du peuple

Chapitre II – La montée vers le pouvoir

 

TROISIÈME PARTIE : LA PHASE DÉMOCRATIQUE DE L’EXERCICE DU POUVOIR PAR ERDOGAN

Chapitre I – Les libertés publiques contre l’armée

Chapitre II – Quand Erdogan souhaitait l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne

 

QUATRIÈME PARTIE : LA PHASE DESPOTIQUE DE L’EXERCICE DU POUVOIR PAR ERDOGAN

Chapitre I – Victoires décisives d’Erdogan sur les kémalistes

Chapitre II – Divorce entre Erdogan et la confrérie Gülen

Chapitre III – Guerre civile avec le PKK

Chapitre IV – Le coup d’État manqué de 2016

Chapitre V – 2018 : Erdogan hyper-Président

 

CINQUIÈME PARTIE – LE BELLICISME NÉO-OTTOMAN D’ERDOGAN

Chapitre I – Erdogan nostalgique de l’Empire ottoman

Chapitre II – La Turquie, État phare de l’islam

Chapitre III – Les guerres impériales d’Erdogan

Chapitre IV – Subversion de l’Europe par Erdogan

CONCLUSION – L’ESPRIT MUNICHOIS DES EUROPÉENS FACE À LA TURQUIE

Presse

Erdogan ou la haine de l’Occident, d’Artur du Plessis : indispensable !

ripostelaique.com/erdogan-ou-la-haine-de-loccident-dartur-du-plessis-indispensable.html
Olivier Piacentini June 3, 2021

Après des années d’abstinence littéraire, Laurent Artur du Plessis revient à la une avec un ouvrage indispensable : Erdogan, ou la haine de l’Occident, publié aux Éditions Jean- Cyrille Godefroy. Une biographie de plus du sultan d’Ankara en librairie, me direz-vous ? Bien plus que cela. Et cela tient avant tout à la personnalité, à l’intuition et à l’impressionnant travail de recherche d’un auteur pointu et exigeant. Car du Plessis fut, en 2005, le premier à voir en Erdogan une menace terrible pour l’Europe. Souvenez-vous : Chirac militait alors activement pour l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne, la sphère médiatico-politique, toujours aussi éclairée et visionnaire, comparait l’AKP, parti islamiste, aux démocrates-chrétiens allemands ou italiens…

Seul l’auteur du livre évoquait alors l’ampleur du danger qu’Erdogan ne manquerait pas de faire courir à l’Occident, dans un livre intitulé “10 questions sur la Turquie… et dix réponses dérangeantes.” Livre accueilli alors par un concert de critiques, “islamophobe”, “complotiste”, et tout le dictionnaire des anathèmes qui ne manquent pas de tomber sur ceux qui y voient clair avant tout le monde, et surtout à rebours de la ligne officielle du moment.

Le livre est avant tout une biographie sérieuse, minutieuse, qui nous plonge jusque dans l’enfance d’Erdogan, pour nous aider à comprendre qui il est vraiment. Enfant issu d’un milieu très modeste, du Plessis nous brosse le portrait d’un Erdogan qui, loin d’être un simple manipulateur usant de l’islam comme d’un étendard politique, est un musulman pieu, imprégné d’une foi profonde, dont la vie est depuis toujours réglée par les règles, obligations et traditions religieuses. Un enfant, puis un adolescent patriote, qui porte aussi le deuil de l’Empire Ottoman.

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Erdogan n’est pas seulement un despote, c’est un homme de foi et de conviction. Qui fera tout pour restaurer la grandeur de son pays, et étendre l’influence de sa religion, surtout dans une Europe chrétienne ou laïque qu’il n’a jamais cessé de voir comme le rival de toujours. C’est aussi un stratège hors pair, fortement inspiré par la “taqîya” que le Coran conseille fortement à qui veut contribuer à la percée de l’islam en terre infidèle : c’est pourquoi Erdogan avait un temps réussit à rassurer les dirigeants de l’Union européenne sur ses intentions, Chirac en tête.

Roué, intelligent, fin stratège, mu par la foi en ses idées et en son prophète, Erdogan usera de tous les stratagèmes, de toutes les outrances, de toutes les manigances et les menaces contre l’Occident. Et le livre explique par le détail ce qui nous attend.

Indispensable…

Olivier Piacentini

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