Description
Laïcité – Liberté – Développement
La liberté intellectuelle, le progrès scientifique, économique et social, la tolérance, l’individualisme, la sécularisation de la société (ou laïcité) sont historiquement des inventions de la civilisation chrétienne occidentale. Ce sont les fruits du dualisme chrétien : le royaume de Dieu est céleste et non terrestre ; Dieu et l’État sont séparés. D’où la disjonction du spirituel et du temporel, qui a procuré à l’individu une liberté sans équivalent dans les autres civilisations, en excluant la sacralisation d’un quelconque ordre terrestre.
Cependant, l’autonomie réciproque du politique et du religieux ne s’est imposée qu’au prix de longs et violents conflits. D’autant que le rêve d’un royaume terrestre parfait, issu du messianisme juif, a nourri les millénarismes jalonnant l’histoire du christianisme.
Ce courant messianique et millénariste a eu pour postérité les « religions séculières ». Certaines fondèrent les totalitarismes. Aujourd’hui, des valeurs d’origine chrétienne forment la « religion civile » des droits de l’homme, qui a pris la suite du communisme comme « moyen d’échapper à un regard vrai sur la politique » (F. Furet).
Avec cette religion séculière d’État assortie de sanctions judiciaires, les sociétés occidentales renoncent à la séparation du politique et du religieux, qui fit leur réussite historique. Le triomphe de valeurs issues du christianisme se fait dans la trahison de son vrai génie : le dualisme. L’État ne doit être au service d’aucune religion – y compris séculière – si on veut sauver la liberté de l’esprit et l’avenir des nations européennes.
Sommaire
Introduction
- La disjonction chrétienne du politique et du religieux, source du miracle occidental
- L’identité chrétienne des sociétés occidentales
Le christianisme, matrice des valeurs de l’Occident
Une appartenance consciente ou non à la civilisation chrétienne
- Christianisme et invention du développement
Le lien historique entre christianisme occidental et développement
Un lien historique ne se bornant pas au protestantisme
L’essor scientifique et technique de l’Europe : un miracle chrétien
- Le dépassement chrétien du monde antique : désacralisation du visible et liberté de l’individu
Sacralité du monde et impuissance grecque à faire naître le progrès technique
La séparation chrétienne du politique et du religieux, fondatrice de la liberté de l’individu
La désacralisation chrétienne du monde, condition du progrès technique
- « Mon royaume n’est pas de ce monde » : le facteur-clé de la réussite occidentale
L’idée des deux royaumes, fondement du dualisme chrétien
L’autonomisation de l’ordre terrestre par le christianisme
Dualisme chrétien et décollage de l’Occident
La croix, possible emblème de la laïcité
L’autre chrétienté : absence de dualisme et torpeur de l’Orient
- Immersion du politique dans la magie et inaptitude chinoise à inventer le développement
Un dépassement de la Chine par l’Europe bien antérieur à 1800
La fausse piste d’une explication par les différences géographiques
Des mentalités religieuses inhibitrices d’une dynamique industrielle
La faible place laissée à la liberté de l’individu
- L’enfermement de l’islam dans l’intrication du spirituel et du temporel
Splendeur et déclassement du monde musulman
L’imbrication musulmane du politique et du religieux
Une légitimation exclusivement religieuse de l’État
Le rejet de la sécularisation par les sociétés musulmanes
L’antinomie entre islam et sécularisation
La sacralisation de l’ordre terrestre musulman
Les inconvénients d’une législation prétendument divine : l’exemple de l’esclavage
- La disjonction du politique et du religieux au péril de l’obsession moniste
- La longue marche du dualisme chrétien
La disjonction des domaines terrestre et céleste selon saint Augustin
La revanche du monisme : le retour des rois-prêtres
Le socle doctrinal du monisme médiéval : l’augustinisme politique
L’augustinisme juridique : un droit venu des cieux via la Torah
Augustinisme d’État et augustinisme d’Église
La prétention du pape à la souveraineté terrestre et le choc des théocraties
Le dualisme évangélique, pierre d’achoppement de la théocratie pontificale
L’autonomie médiévale du pouvoir politique, concrétisation du dualisme chrétien
Le premier seuil doctrinal de laïcisation : la pensée de saint Thomas
La sacralité royale, instrument de l’indépendance à l’égard de l’Église
Un nouveau peuple élu : les racines juives de l’État-nation européen
L’augustinisme politique d’Ancien Régime : l’État, double de l’Église pour le salut
Droit divin et prêtrise du juge
L’augustinisme juridique d’Ancien Régime : l’idée de loi divine au service de l’État législateur
La version protestante de l’augustinisme : césaropapisme ou théocratie
La vaine condamnation ecclésiastique du droit divin des rois
Le droit divin, visage religieux d’un État sécularisateur
La Révolution : du césaropapisme d’assemblée au rejet du christianisme par l’État
L’État laïque du XIXe siècle en France
Deux figures de la séparation des Églises et de l’État : États-Unis et France
- L’absorption messianique du politique par le religieux : le millénarisme
Le millénarisme : un héritage du messianisme juif
Le retour du Christ et le royaume de mille ans
Le troisième règne ou le millénarisme selon Joachim de Flore
La contribution de la gnose à la croyance en un troisième âge salvateur
La violence millénariste médiévale contre les Juifs, le clergé, les riches
Le millénarisme comme révolution : communisme et terreur
- Les religions politiques rejetant la distinction du spirituel et du temporel
La sécularisation du religieux : les religions de l’immanence
Sécularisation du millénarisme et totalitarisme
L’utopie ou la religion de la perfection sociale
Rousseau et l’invention des religions politiques
Sacralisation de la Révolution et religions politiques révolutionnaires
L’impossible distinction du spirituel et du temporel, de Saint-Simon à Comte
Des religions séculières millénaristes ayant pris le pouvoir : communisme et nazisme
- La nouvelle confusion du politique et du religieux : la religion d’État d’un moralisme suicidaire
Le nouvel augustinisme juridique : un droit sacralisé d’origine chrétienne
La religion d’État des nouveaux droits de l’homme
Le millénarisme de l’amour de l’autre jusqu’au mépris de soi
Un millénarisme suicidaire pour les Européens
Le suicide de l’Europe par l’assimilation de l’immigration à un droit de l’homme
La religion antiraciste, machine de guerre contre les peuples européens
La religion d’État des droits de l’homme au service de l’islamisation de l’Europe
L’instrument de la religion du suicide de l’Europe : le nouveau droit pénal religieux
Les nouveaux droits de l’homme contre la démocratie
Conclusion