Comment les monarchies du Golfe ont soutenu Israël depuis octobre 2023 contre les Palestiniens par Edouard Husson 21 mai 2025 Le Courrier des stratèges Sans les monarchies du Golfe, Israël n’aurait pas pu, depuis dix-huit mois, maintenir son économie à flot tandis qu’il effectuait génocide contre les Palestiniens de Gaza et était engagé dans une guerre sur de multiples fronts. Pour comprendre ce qui a rendu possible le génocide des Palestiniens à Gaza, il ne faut pas seulement parler du soutien militaire états-unien, britannique et allemand ni de la complicité de la plupart des Etats-membres de l’Union Européenne. Les monarchies du Golfe ont joué un rôle, obligatoirement discret du fait de leur opinion publique, mais décisif comme le montre un article très fouillé du média « The Cradle », dont nous donnons ici des extraits significatifs. On comprend aussi dans l’article comment le clan Trump compte sur les monarchies du Golfe pour aider les Etats-Unis à se sortir du bourbier créé par Israël sans pour autant faire place…
La romanité en action
14 mai 2025 Jean-Baptiste Noé L’ouverture du conclave remet Rome au centre du monde. 133 cardinaux électeurs, venus de tous les continents, se retrouvent enfermés dans la chapelle Sixtine pour élire l’évêque de Rome, qui est la tête visible de l’Église catholique. La notion « d’Occident » m’a toujours semblé apporter plus de confusion que de clarté, c’est pourquoi je préfère celle de « romanité ». À l’origine, l’Occident est un espace, il s’agit du monde latin de l’Empire romain, l’Orient étant la partie grecque. Aujourd’hui, le terme d’Occident renvoie aussi à une définition politique : le bloc occidental, que l’on oppose à d’autres. Mais définir l’Occident n’est pas évident, ce que j’avais pu évoquer dans un précédent article. Qu’est-ce que la romanité La romanité part de l’Empire romain et englobe à la fois l’Orient et l’Occident, la partie grecque et la partie latine de Rome. Elle est d’abord un héritage, celle de la Grèce, mais aussi celle des philosophies orientales, qui ont profondément imbibé le monde romain.…
Le message de Vladimir Poutine
Permettez-moi de vous féliciter une nouvelle fois pour le Grand Jour de la Victoire ! Remercions nos amis et partenaires étrangers qui se sont joints à nous à Moscou ces derniers jours pour célébrer cet anniversaire et rendre hommage à la génération des vainqueurs. Nous rendons hommage à tous ceux qui ont contribué à la victoire commune sur le nazisme, y compris nos alliés de la coalition anti-hitlérienne, les soldats chinois, les participants à la résistance antifasciste en Europe, les combattants des mouvements de libération populaire en Afrique et dans la région Asie-Pacifique, ainsi que les volontaires des pays d’Amérique latine. Avec nos amis et nos partenaires, nous partageons une mémoire commune et le respect de l’histoire, des actes héroïques des véritables héros qui se sont battus pour la liberté et, bien sûr, notre responsabilité pour l’avenir, pour la construction d’un monde plus juste et plus sûr. Les questions qui touchent directement le développement stable et durable de l’ensemble de la communauté mondiale – l’Eurasie et d’autres régions…
Guerre en Ukraine : L’effondrement de l’utopie pacifiste et le retour du réalisme offensif
Par Giuseppe Gagliano, Président du Centro Studi Strategici Carlo De Cristoforis (Côme, Italie) Croire que la guerre est une anomalie relève de la propagande. Pour les réalistes, elle est la norme. À une époque comme la nôtre, où chaque conflit est habillé des oripeaux moraux de la condamnation ou de la rédemption, parler de réalisme offensif semble presque blasphématoire. Et pourtant, si l’on a le courage de mettre de côté l’émotion et d’observer les conflits à travers le prisme de la théorie, on s’aperçoit rapidement que l’utopie de la paix perpétuelle n’est justement qu’une utopie. Le réalisme offensif, dans toute sa rudesse, affirme une vérité aussi dérangeante qu’incontournable : les États ne recherchent pas la paix, mais la sécurité par la domination. Et dans l’anarchie du système international, où aucune autorité supérieure ne peut garantir la protection, chaque grande puissance est contrainte de penser et d’agir en termes de force. L’hégémonie régionale devient alors le but suprême. John Mearsheimer, l’un des théoriciens les plus pénétrants du réalisme structurel,…
Trente ans d’aveuglement stratégique : L’Union européenne face à la tragédie ukrainienne
Par Giuseppe Gagliano, Président du Centro Studi Strategici Carlo De Cristoforis (Côme, Italie) À la lumière de la tragédie ukrainienne, le jugement historique sur la classe dirigeante de l’Union européenne mérite lui aussi une réévaluation profonde. Non pas tant pour ce qui s’est passé en 2022, mais pour ce qui aurait pu être évité au cours des trente années précédentes. Car si Washington a pris, depuis l’époque de George W. Bush, des décisions provocatrices et imprudentes vis-à-vis de la Russie, Bruxelles et les capitales européennes ont brillé par leur absence de retenue ou de clairvoyance. Pire encore, elles ont souvent applaudi. Robert Gates, ancien secrétaire à la Défense, l’a écrit clairement dans ses mémoires : la longue liste des actions unilatérales américaines – depuis le retrait du traité ABM en 2002 jusqu’à l’expansion de l’OTAN vers l’Est, en passant par la reconnaissance du Kosovo et le soutien à l’indépendance de la Géorgie et de l’Ukraine – constituait une suite de provocations délibérées. Le Kremlin l’a noté, tandis que…
Résolution citoyenne relative à l’engagement militaire et financier de la France en Ukraine signifiée par huissier
Le Courrier des stratèges L’article L 4111-1 du Code de la Défense dispose que : « L’armée de la République est au service de la Nation. Sa mission est de préparer et d’assurer par la force des armes la défense de la patrie et des intérêts supérieurs de la Nation ». Depuis le début de l’année 2022, des informations persistantes, bien que non confirmées officiellement, évoquent une présence de troupes françaises en Ukraine. Si ces faits étaient avérés, ils soulèveraient une grave question de conformité avec l’article 35 de la Constitution, qui impose au Gouvernement d’informer le Parlement dans les trois jours suivant une intervention militaire à l’étranger et de soumettre toute prolongation au-delà de quatre mois à un vote. Or, à ce jour, aucune communication claire n’a été faite devant les assemblées, laissant les citoyens dans l’ignorance et privés de leur droit à un contrôle démocratique sur l’emploi de leurarmée. Par ailleurs, les accords de sécurité franco-ukrainiens signés le 16 février 2024, prévoyant un soutien militaire et…
« NOUS LES AVONS LIBÉRÉS DU NAZISME, ILS NE NOUS LE PARDONNERONT JAMAIS »
RÉGIS DE CASTELNAU 22 juin 1944, il y a trois ans jour pour jour qu’Hitler et l’Allemagne nazie ont lancé leur guerre d’extermination contre l’Union soviétique. Les forces alliées qui avaient débarqué le 6 juin piétinent en Normandie, les Allemands maîtrisent encore l’essentiel des territoires conquis dans les trois premières années du conflit mondial. Aux premières heures de ce jour, les positions de l’armée allemande Biélorussie subissent la première préparation d’artillerie de l’opération Bagration, la plus grande opération militaire combinée de l’Histoire Pour la première fois, Joukov et les Soviétiques vont pouvoir mettre en œuvre le fameux « art opératif » qu’ils ont été les premiers à théoriser au début des années 30. Stalingrad fut une bataille d’anéantissement classique, Koursk une bataille défensive, Bagration qui va comporter 10 offensives coordonnées (« Joukov joue du piano » écrira Lidell Hart) va concerner un front de 1000 km et permettre, à la stupéfaction du monde entier, une avancée de 600 km. Elle sera précédée d’une préparation logistique assez incroyable pour…
Le Grand Entretien avec Éric Denécé – Les conséquences géopolitiques de la guerre d’Ukraine
Par Roland Lombardi / 6 avril 2025 Le Diplomate Éric Denécé, est un ancien analyste du renseignement français, docteur en Science Politique, directeur du Centre Français de Recherche sur le Renseignement (CF2R) et auteur de nombreux ouvrages sur les questions de sécurité, de renseignement et des affaires internationales. Dans cet entretien exclusif pour Le Diplomate, il évoque le troisième ouvrage collectif consacré à la guerre en Ukraine, publié et édité par le CF2R. Propos recueillis par Roland Lombardi Le Diplomate : Votre nouveau livre, Les conséquences géopolitiques de la guerre d’Ukraine, est votre troisième ouvrage sur ce conflit. Qu’est-ce qui vous a poussé à approfondir encore une fois ce sujet et quelles sont les principales nouveautés apportées par ce volet ? Ce troisième ouvrage collectif du CF2R consacré à la guerre d’Ukraine examine les conséquences de ce conflit sur les équilibres géopolitiques et les nouveaux rapports de force internationaux qui en résulteront. Il analyse les raisons de la poursuite d’un affrontement dont l’issue apparait clairement défavorable à Kiev…
L’erreur du Rassemblement National: avoir attendu de la clémence d’une justice de caste
par Edouard Husson 10 avril 2025 le Courrier des stratèges L’erreur du Rassemblement National: avoir attendu de la clémence d’une justice de caste Les commentateurs de la condamnation en première instance de Marine Le Pen et de plusieurs élus et assistants parlementaires RN ne vont pas au bout de l’analyse. Elle ne peut pas être seulement juridique ni politique: elle doit être sociale aussi. Avant de me traiter de marxiste, laissez-vous entraîner dans une analyse historique de longue durée: mon but n’est pas de condamner gratuitement « les classes dominantes » mais de faire comprendre la dynamique terrifiante qui entraîne le monde dirigeant français à préférer servir des maîtres étrangers plutôt que de libérer les forces individuelles de chaque Français. La condamnation de Marine Le Pen est d’autant plus intéressante à analyser que la condamnée a joué le rôle que lui proposait la caste au lieu de celui qu’attendaient les Français. Bénédicte de Perthuis, la juge qui a condamné Marine Le Pen et huit autre élus du Rassemblement…
Qu’est-ce que la théorie du pillage légal que Trump met en oeuvre avec le protectionnisme ?
par Éric Verhaeghe 7 avril 2025 Le Courrier des stratèges La bataille autour du protectionnisme fait rage. Elle repose en partie sur un grand malentendu : beaucoup oublient de dire que la barrière douanière des protectionnistes n’est rien d’autre qu’un impôt sur la consommation de produits étrangers, payé non par les entreprises exportatrices, mais par monsieur et madame Toulemonde. C’est l’occasion de rappeler que le protectionnisme est une forme perverse de « pillage légal », comme disait Frédéric Bastiat. Voici pourquoi. Imaginez un instant que vous soyez un citoyen lambda, un de ces honnêtes travailleurs qui se lève chaque matin pour gagner sa croûte. Vous trimez, vous produisez, vous créez de la valeur avec vos mains ou votre tête, et puis, vlan ! L’État débarque avec sa grosse main invisible – ou plutôt bien visible – et vous dit : « Merci pour ton effort, je vais me servir dans ta poche, c’est pour ton bien. » Ça vous semble juste ? Non ? Eh bien, c’est exactement…