
Publié le : jeudi 2 juin 2022 Auteur(s) : Bernard Lugan En 2004, Mohamed Chafik posa une question « Pourquoi le Maghreb arabe n’arrive-t-il pas à se former ? » Et il donna la réponse suivante : « C’est précisément parce qu’il n’est pas arabe. » Cette interrogation-réponse était incluse dans un article publié dans Le Monde amazigh, (n°53, novembre 2004), dont le titre explosif était : « Et si l’on décolonisait l’Afrique du Nord pour de bon ! », ce qui signifiait, qu’après la colonisation française, les Berbères devraient se libérer de quatorze siècles de colonisation arabe… En Algérie comme dans tout le Maghreb, les Berbères constituent le fond ancien de la population. Charles-André Julien écrivit à ce propos que « le Maroc, l’Algérie et la Tunisie sont peuplés de Berbères que l’on qualifie audacieusement d’Arabes ». (Voir à ce sujet mon livre Histoire des Berbères). Aujourd’hui, les berbérophones – et non tous les Berbères – ne représentent plus qu’environ 25 % de la population de l’Algérie Ce recul est le produit d’une histoire complexe ayant connu une accélération…