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Les fonctions de la monnaie

18 novembre 2019 Charles Gave Souvenirs, souvenirs… Nous sommes en octobre 1963 et un jeune étudiant (moi) s’apprête à entendre son premier cours d’économie, délivré par le Professeur Cluseau, agrégé dans la matière. Et cette introduction porte sur les « fonctions de la monnaie » que j’utilisai déjà, mais dont je ne savais pas qu’elle avait des fonctions. Et là, il apprend avec émerveillement qu’une monnaie doit remplir trois fonctions Elle doit être un moyen d’échange, pour éviter le troc et faciliter le commerce. Elle doit être un étalon de valeur, tout service et tout bien ayant un prix dans cet étalon, y compris elle-même, et ce prix c’est le taux d’intérêt. Et enfin, elle doit être une réserve de valeur, c’est à dire que si je ne l’utilise pas aujourd’hui, je pourrai l’utiliser pour acheter ce dont j’aurai besoin une journée ou un an plus tard. Le jeune étudiant (toujours moi), émerveillé par tant de profondeur se sentit un peu comme monsieur Jourdain qui ne savait pas qu’il parlait…

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J’ai fait un rêve

27 octobre 2019 Charles Gave La semaine dernière, j’expliquai que Boris Johnson avait toutes les cartes en main et que la seule solution pour les « remainers » au Parlement britannique était d’accepter leur défaite pour passer enfin à autre chose. Comme souvent quand je me hasarde en politique, je me suis trompé : les remainers (les hommes de Davos) ont bien accepté le nouveau plan de BOJO lors d’un premier vote, mais se sont crus très malins en votant qu’ils n’avaient pas eu le temps de l’étudier sérieusement, qu’il leur fallait un délai de réflexion et ont donc forcé, contre sa volonté, le Premier Ministre anglais à demander une nouvelle extension, jusqu’au 31 janvier 2020. Nul doute que  cette fine manœuvre n’ait été organisé en liaison avec la diplomatie allemande et la technocratie à Bruxelles, tant l’on a vu nombre de députés britanniques dans l’Eurostar entre London et Bruxelles, où, après tout, ils n’avaient rien à faire… Le but final et de l’Allemagne et des remainers étant bien sûr que…

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Les forces de la Réaction mondialiste défaites en rase campagne, ou l’Austerlitz de Boris Johnson

21 octobre 2019 par Charles Gave Je dois l’avouer, j’ai un faible pour Boris Johnson (BOJO) et pour une raison très simple: il est tout ce que j’aime chez les Anglais. Le personnage est foutraque, désorganisé, extrêmement cultivé, absolument convaincu d’être absolument unique et totalement imprévisible, ce qui fait que tous ceux qui, eux, sont complétement prévisibles le méprisent autant que Rommel méprisait Montgomery ou Napoléon les « boutiquiers anglais ». Et chacun doit se souvenir ici de qui a gagné en fin de parcours… Car, comme d’habitude, le désorganisé vient d‘infliger aux forces prévisibles de la réaction une défaite en rase campagne, tant celles-ci-ci ne s’attendaient pas à le voir apparaître là où il est, un peu comme les troupes autrichiennes au matin de la bataille d’Austerlitz quand elles ont vu les troupes de Napoléon se pointer là où elles ne les attendaient pas. Bien sûr, je peux me tromper tant cette histoire est compliquée et après tout je ne suis pas un juriste spécialiste du Droit anglais, et cela…

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Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes

30 septembre 2019 par Charles Gave Les économies de ce que l’on appelait il y a peu les pays du monde libre ne vont pas bien, pas bien du tout. Et tout un chacun de se lamenter et d’espérer l’émergence d’un « nouveau Keynes « dont les analyses « nouvelles » permettraient de retrouver le chemin de la croissance.  Quelle foutaise ! Dans le papier de cette semaine, je vais montrer que ce qui est à l’origine de la stagnation actuelle, c’est simplement que nos gouvernements suivent des politiques débiles qui sont à l’origine directe de l’appauvrissement qui nous frappe. Ces erreurs sont au nombre de trois. Première erreur : Croire que des taux d’intérêts bas favorisent la croissance économique. Que le lecteur veuille bien regarder le graphique suivant qui montre que quand les taux sont trop bas, trop longtemps, (périodes hachurées en vert), croissance économique et productivité du travail s’écroulent deux ans après. Eh oui !  Des taux trop bas engendrent la stagnation. Pourquoi ? Tout simplement parce que des taux trop bas permettent à ceux…

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Retour sur la Gestion de Portefeuille, ou « la Bourse ce n’est pas fait pour moi »

Par Charles Gave 23 septembre 2019 Le but de la chronique de cette semaine est d’expliquer un peu plus dans le détail comment gérer un portefeuille, votre portefeuille. Imaginons que l’un des lecteurs de l’IDL ait décidé, fin décembre 2007, au pire moment possible puisque les marchés allaient s’écrouler dans les 15 mois qui suivaient, que le moment était venu pour lui de prendre la responsabilité de la gestion de son épargne, la retirant de ce fait à ceux ou celles qui en avaient la charge jusque-là (ce que je saurai trop conseiller à ceux qui veulent pouvoir prendre une retraite un jour ou l’autre). Imaginons qui plus est qu’il n’ait absolument pas envie d’investir en dehors de son pays, n’ayant confiance que dans les marchés financiers français puisqu’il ne parle aucune langue étrangère, qu’il est un bon Français et que, scrogneugneu, l’épargne française doit rester en France. Imaginons enfin que j’ai réussi à le convaincre de suivre les quelques principes de bon sens qu’il aurait pu glaner…

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La notion de légitimité en politique

  Par Charles Gave 9 septembre 2019   L’État a le monopole de la violence légale, c’est même ce qui le définit et donc il a les moyens de me forcer à obéir. Comme beaucoup de Français, j’aime que l’on m’explique pourquoi je devrais obéir. Et il n’y a que deux explications qui pourront me satisfaire : j’obéis volontairement parce que je comprends le bien-fondé de la demande, ou je le fais parce qu’il y a derrière moi un individu en manteau de cuir gris-vert, respirant très fort dans mon cou et portant une énorme matraque. Mais l’État n’est rien si ce n’est une abstraction commode pour caractériser un ensemble de personnes qui en contrôlent les rouages et qui vont passer des lois et des règlements que je serai obligé de suivre, faute de quoi ils m’enverront leurs gendarmes, comme dans la chanson de Boris Vian « Monsieur le Président, je vous fais une lettre… que vous lirez peut-être… si vous avez le temps ! ». La question est donc : comment sélectionner ce personnel…

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La déroute des hommes de Davos

Par Charles Gave 2 septembre 2019   Ce premier papier de la nouvelle année annonce une bonne, une très bonne nouvelle : les hommes de Davos et autres Oints du Seigneur ont perdu toute crédibilité en ce qui concerne la gestion des économies. Voila la thèse que je vais défendre dans ce papier. Je n’ai pas l’habitude de tirer sur une ambulance, mais quand je vois l’un des plus éminents (?) d’entre eux, monsieur Minc, dire comme il l’a fait cette semaine que personne ne comprend plus rien à l’économie et que nous avons besoin d’un nouveau Keynes ou d’un nouveau Friedman, je dois dire que je ne peux pas cacher mon envie de rigoler un bon coup, et ce d’autant plus que monsieur Attali, cet autre puissant génie, avait dit la même chose quelques mois avant.  Je vais donc me livrer à une petite « explication de texte » pour que le lecteur puisse comprendre ce que monsieur Minc a voulu dire dans le langage codé qui est le sien,…

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Semer à son âge, passe encore, mais planter…

Par idlibertes 8 juillet 2019   Comme chaque année, l’Institut des Libertés va interrompre ses publications de la mi-juillet au début de septembre, ce qui suffira à peine à recharger les petites cellules grises qui me servent de cerveau. Et comme je suis le plus vieux dans l’équipe, c’est chez moi que cela prend le plus de temps. Il faut au moins six semaines pour arriver à un résultat raisonnable Bref, me voilà à nouveau en Avignon, un chien à mes pieds, un verre de Châteauneuf du Pape blanc à la main, un cigare à la bouche, en train de réfléchir à la façon dont l’Institut des Libertés pourrait se rendre un peu plus utile dans l’année qui arrive que dans le passé. Rien n’est décidé, mais voici mes pistes de réflexion. Partons d’une constatation tout à fait évidente : nous vivons une période historique de recul de l’intelligence comme notre pays en a très peu compté dans son histoire, et cela vient de la confusion mortelle entre le crime et le péché, qui avait disparue…

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Energie et économie

Par Charles Gave 24 juin 2019 Le moins que l’on puisse dire est que je ne suis pas un perdreau de l’année. J’ai commencé dans ce métier en février 1971, c’est dire si j’ai vu, entendu (et proféré moi-même) des imbécillités innombrables sur ce qu’était l’économie. Finalement, au bout de tout ce temps-là, je suis arrivé à la conclusion qu’après tout l’économie n’était que de l’énergie transformée. Je m’explique. Rien ne se fait, rien ne se vend qui ne consomme de l’énergie. Puisque tout part de l’énergie, la grande question est donc : l’énergie est elle suffisamment abondante et bon marché pour que les différents produits qui en sortent le fassent de façon rentable, ou pas ? Si la rentabilité de la transformation de l’énergie en produits est satisfaisante, alors tout va bien, et nous nous trouvons dans une période de croissance sans inflation où les marchés financiers vont monter de façon régulière. Si cela n’est pas le cas, il faudra que le prix de la plupart des produits grimpe…

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Jamais deux sans trois, retour sur les élections européennes

Par Charles Gave 17 juin 2019   J’ai lu avec un manque d’intérêt considérable (comme Jules Renard, j’ai presque envie de dire « d’un derrière distrait »), nombre d’articles sur le résultat des élections européennes. La quasi-totalité de ces papiers semblait se donner un mal de chien pour ne pas voir l’éléphant dans le corridor. Et cet éléphant, c’était bien sûr la complète disparition de ce qu’il était convenu d’appeler autrefois les partis de gouvernement, c’est à dire les socialistes et les gaullistes. Revenons en arrière de quelques décennies… Ces deux formations et leurs satellites (communistes pour les socialistes, centristes pour les autres), tout additionné, faisaient 80 % des voix. Les premiers étaient censés défendre le prolétariat, les seconds la France éternelle… Aujourd’hui, en additionnant les voix de tous ces partis, on arrive péniblement à 20 % et encore… Ce qui est bien normal : depuis trente ans, la gauche a trahi le Peuple tandis que la droite a trahi la Nation, et donc leurs électorats les ont logiquement abandonnés. Et…

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