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La situation est désespérée, mais non sérieuse

16 mars 2020   Charles Gave   Churchill en 1940 Les grands marchés baissiers ne sont pour ainsi dire jamais dus au hasard et la cause de la baisse est toujours la même : les actifs cotés dans les marchés l’étaient à un « faux prix ». Et ils étaient à un faux prix parce que les investisseurs s’étaient mis à croire tous ensemble que : « cette fois, c’était diffèrent » (this time is différent, en anglais) et que donc ils avaient raison de surpayer ces actifs et que ceux qui ne comprenaient pas étaient vieux et idiots.Revenons par exemple aux deux krachs qui ont précédé celui qui est en cours en ce moment pour montrer l’illusion collective qui chaque fois a précédé l’effondrement des cours, avant que de décrire la nouvelle croyance collective qui nous a amenés au Krach actuel. Commençons par celui de 2000 à 2003 sur les valeurs d’internet et de télécommunications. Le mythe fondateur de la bulle était que les nouvelles technologies allaient déclencher des gains de productivité gigantesques qui permettraient…

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Pêche à la dynamite : le système bancaire Européen est-il la baleine ?

9 mars 2020 Charles Gave J’ai souvent comparé une crise financière à la pêche à la dynamite. Vous balancez un bâton de dynamite dans la mer, vous le faites exploser à quelques centaines de mètres de profondeur, et vous attendez… Remontent en premier les sardines et les merlans, le ventre en l’air. Vous attendez encore un peu et vous voyez apparaitre les thons et les dauphins. Encore un peu de patience et apparaissent les cachalots, et puis en dernier les baleines. L’explosion du bâton de dynamite a eu lieu, et il s’agit bien entendu de la crise du Corona virus qui, en entrainant l’arrêt du commerce international, met en difficultés toute une série de sociétés liées aux mouvements des hommes ou des marchandises, telles les compagnies aériennes mal capitalisées. Déjà l’une d’entre elles (une sardine) vient de déposer le bilan en Grande-Bretagne, et l’IATA de nous annoncer que l’industrie des transports aériens va perdre cette année quelque chose comme 130 milliards de dollars, ce qui m’incite à penser que…

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Crise du coronavirus et fragilité d’un monde complexe

24 février 2020 Charles Gave Il y a une vingtaine d’années, j’avais averti mes clients de l’apparition d’un nouveau modèle de société industrielle et commerciale que j’avais appelé les sociétés « plate-forme. » Pour les lecteurs français, j’avais décrit ce nouveau type d’animal par exemple dans mon livre : « C’est une révolte, non Sire, c’est une Révolution », que le lecteur peut commander sur notre site. En voici une brève description. Chaque société doit faire trois choses. Conceptualiser un bien ou un produit qui devrait intéresser le public. Appelons cette partie Recherche et Développement ou R&D. Produire ce bien ou ce service Le vendre Voilà le modèle de production qui existait depuis la nuit des temps. Arrive ce que j’ai appelé la troisième révolution dans l’histoire de l’humanité (après la révolution agricole et la révolution industrielle) qu’il est convenu de nommer la révolution de la connaissance ou de l’information. Soudain, l’information devient parfaite et instantanée et ne coûte quasiment plus rien. Voilà qui change tout pour une société comme Apple… qui va…

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La loi de Pareto ou l’essentiel outil rappelé à nos lecteurs avisés

17 février 2020 Charles Gave « Nous sommes des nains juchés sur les épaules de géants », disait Bernard de Chartres au XIIe siècle. Par là, ce philosophe voulait dire que chacun de nous ne fait des progrès qu’en s’appuyant sur des connaissances qui ont été développées souvent bien avant notre naissance. Si l’on abandonnait des enfants sur une île déserte, d’abord très probablement ils ne survivraient pas, et survivraient-ils, ils marcheraient sans doute à quatre pattes. Le mythe du bon sauvage, cher à Jean-Jacques Rousseau, est l’une des plus grandes crétineries qui aient été dites par cet homme, qui pourtant en a dit beaucoup. Dans cet esprit à l’IDL nous nous sentons obligés de temps en temps de sortir de l’actualité pour rappeler un concept ou un autre, absolument essentiel à la compréhension du monde dans lequel nous vivons et dont on ne parle pas assez. Cette semaine, je vais vous parler de la Loi de Pareto, loi qui régit à peu près tous les mécanismes vivants. Pareto était un économiste…

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Marre d’être pessimiste

20 janvier 2020  Charles Gave Il y a bien longtemps, quelque temps après la chute du mur de Berlin, j’avais lu un article écrit par un sociologue américain expliquant que, dans le fond le boulot de la presse, était de nous fournir chaque jour notre ration de mauvaises nouvelles pour que nous restions bien obéissants, ce dont j’étais déjà intimement persuadé. Mais la nouveauté était que ce cher homme expliquait que maintenant que le danger de guerre nucléaire entre l’Union soviétique et les États-Unis avait disparu, il allait falloir trouver autre chose pour éviter que la classe « soumise » (vous et moi) n’ait la mauvaise idée de demander des comptes à la classe dirigeante (eux…). Et notre sociologue avançait l’idée qu’« ils » allaient sans aucun doute se trouver de nouveaux ennemis (ce qui fut fait avec l’émergence de la Russie, de la Chine, de l’Irak, de l’Iran, etc..), mais que surtout, « ils » allaient essayer de recréer de vieilles peurs millénaristes du style (et c’est moi qui parle ici) « on va tous mourir…

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Si vous avez aimé la crise des retraites, vous allez adorer celle des assurances vie.

13 janvier 2020 Charles Gave Les Français, n’ayant guère confiance dans la capacité du personnel politique à réfléchir à long terme, se doutent depuis bien longtemps que l’État sera tout à fait incapable de leur servir les retraites promises, et donc, en bonnes petites fourmis qu’ils sont, ont pris la décision depuis bien longtemps de se mettre à épargner autant qu’ils le pouvaient pour s’assurer de vieux jours pas trop calamiteux. Le problème est que l’État, bien conscient de cette demande sous-jacente créée par sa propre incompétence, leur a offert un produit accompagné d’avantages fiscaux considérables pour que ces mêmes Français lui confient leur épargne qui a été de ce fait investie en obligations de l’État français, communément appelées OAT, au travers d’un système très avantageux fiscalement appelé « l’assurance-vie ». Comme je l’ai souvent écrit dans le passé, épargner parce que l’État français ne sera pas capable de payer les retraites qu’il a promises me semble être une bonne, une très bonne idée. Mais par contre, confier cette épargne à celui dont…

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Trump contre l’État profond. Le rapport Horowitz et ses suites

23 décembre 2019 Charles Gave Avant-propos Cet article est mon dernier article de 2019. Je profite de cette occasion pour souhaiter à tous nos lecteurs de ma part, de celle d’Emmanuelle et de tout le monde à l’IDL, un joyeux Noël et une bonne et heureuse année 2020. Charles Gave   Depuis bien avant son élection, le Président américain est en guerre contre ce qu’il est convenu d’appeler « l’État profond US », c’est-à-dire le FBI (la police fédérale), la CIA (les renseignements extérieurs), la NSA (tout ce qui tient à l’espionnage électronique), une bonne partie de l’appareil diplomatique (les diplomates de carrière), le parti démocrate, les médias, les Rinos (Republican In Name Only, supporters de Bush père et fils)… ce qui, chacun en conviendra, fait beaucoup de monde. Et tous ces gens étaient au fond tout à fait d’accord pour que des hommes du FBI espionnent et la campagne présidentielle de Trump, et surtout le Président des USA une fois élu, en flagrante contradiction avec les lois et règlements qui régissent…

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L’écroulement de l’État Profond se poursuit

16 décembre 2019 Charles Gave   Avant-propos : Je croule sous les bonnes nouvelles et à dire vrai, je ne sais pas pour où commencer aussi je vais juste mentionner les plus flagrantes. Boris Johnson et les Conservateurs britanniques ont non seulement ratatiné les travaillistes, mais aussi tous les hommes de Davos qui avaient été détachés à l’intérieur du parti Conservateur pour s’assurer que le peuple britannique ne reprendrait jamais sa souveraineté. Et donc ce qui s’est passé en Grande-Bretagne jeudi dernier est IMMENSE et constitue la plus grande défaite des hommes de Davos depuis 1990. Je vais y consacrer le papier de cette semaine. Aux États-Unis, le rapport de monsieur Horowitz, inspecteur général du ministère de la Justice (sorti lundi dernier) est absolument accablant pour les Démocrates et semble bien montrer qu’il y a eu un vrai complot de la part de l’administration Obama aidée par le ministère de la Justice et le FBI pour essayer de faire tomber un Président légitimement élu. Monsieur Horowitz, en bon Démocrate…

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Réflexions théoriques sur le problème des retraites

9 décembre 2019 Charles Gave Une fois de plus une partie importante de la population française est dans la rue, et encore une fois parce que le gouvernement Philippe, après ceux de Rocard ou de Juppé, entend « réformer » les retraites. Et tout le monde de me dire que décidément la France est irréformable, ce qui est une contre-vérité. Dans un monde qui a changé et qui continue de changer comme rarement dans l’histoire, la productivité du travail dans le secteur privé (c’est-à-dire la valeur ajoutée créée par chaque travailleur) est parmi les plus fortes au monde, si ce n’est la plus forte. La conclusion est simple donc : le secteur privé n’a cessé de se reformer, et cela malgré les lois plus débiles les unes que les autres qui cherchaient à l’en empêcher. Et donc, d’où vient cette légende que la France serait incapable de se reformer ? Et ici la réponse est claire. Nous avons un État qui est à la fois obèse et mal géré et donc incapable…

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Bruxit, ou pourquoi et comment il faut sauver l’Europe

25 novembre 2019 Charles Gave Depuis des mois, je m’en vais répétant partout que la seule solution pour l’Europe consiste à organiser le ‘’Bruxit’’. En fait, nous n’avons besoin ni du Frexit, ni du Brexit ni de l’Ita-uscita mais du Bruxit, ce qui revient à dire qu’il nous faut défaire tout ce qui a été fait en Europe depuis que monsieur Delors est arrivé à Bruxelles comme patron de la Commission en 1985. Procédons à un petit rappel. Avant Delors, Bruxelles était un endroit où les pouvoirs nationaux légitimement élus venaient discuter de la meilleure façon de commercer entre eux et comment régler les litiges qui ne manqueraient pas de se produire, sans pour cela procéder à « la mobilisation générale qui n’est pas la guerre ». La Commission n’était qu’un outil technique préparant les dossiers. Mais nul n’avait le moindre doute sur la prééminence des « souverains-élus » locaux sur la technostructure Bruxelloise, la politique de la chaise vide de de Gaulle n’envoyant personne à Bruxelles pendant 6 mois en étant…

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