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L’écologie, une nouvelle Foi

Par Charles Gave
10 septembre, 2018

 

Il y a quelques années, j’avais lu un article passionnant.  L’auteur, un sociologue spécialiste de la presse, mettait en lumière un fait extraordinaire : depuis la chute du mur de Berlin, le nombre d’articles catastrophes dans la presse s’était accru de façon vertigineuse et pour lui la raison en était assez simple. L’un des rôles des journaux est en effet de maintenir le bon peuple dans la crainte constante que quelque chose de désastreux est à la veille de se produire, mais qu’heureusement les élites qui nous gouvernent feront le nécessaire pour limiter les dégâts, à condition que les gens d’en bas les laissent travailler tranquillement.

Tant que les communistes au couteau entre les dents étaient la, ce n’était pas vraiment la peine de se fatiguer à créer des dangers imaginaires tant il y en avait un bien réel et bien sinistre.  Une fois le mur tombé, il fallait de toute urgence trouver quelque chose pour maintenir le peuple dans une obéissance de bon aloi.

Et dans ce registre, il faut dire que nos chers Oints du Seigneur ont fait très fort en découvrant que ce qui marchait le mieux pour foutre la trouille aux gens c’était l’écologie qu’ils ont réussi à transformer en une nouvelle religion.

Quel est en effet le modus operandi de tout être qui veut vivre aux dépens des autres (voir à ce sujet Astérix : le Devin, de Goscinny et Uderzo)

  • D’abord, il faut convaincre les gogos qu’ils ont commis un énorme péché contre la divinité (dans ce cas précis, la déesse Terre, Gaia) et que celle-ci va se venger en exterminant les méchants pêcheurs.
  • Affolé, le gogo de service commence à paniquer et demande s’il n’y a pas quelque chose qui pourrait être fait pour détourner le courroux de la divinité.
  • Il est tard, très tard, peut-être trop tard disent à ce moment-là les prêtres de la nouvelle religion, mais sans doute pourront-ils faire quelque chose si les nouveaux croyants procèdent à des sacrifices rituels tels que de grasses prébendes versées à nos nouveaux prêtres qui ont heureusement une ligne directe avec la Divinité et qui donc pourront intercéder en leur faveur. Seuls ceux qui auront vraiment craché au bassinet ont une chance d’être pardonnés, et chacun comprend le mérite de cette position.
  • Ce qui permettra aux enfants et petits-enfants des Oints du Seigneur de s’installer dans une aisance heureuse et une prospérité de bon aloi

Et l’on voit se remettre en place le vieux mécanisme de manipulation de l’opinion d’une classe qui n’a pas envie de travailler, mais qui réussit à convaincre une partie de la population qu’elle a commis un gros péché contre les dieux, ce qui est impardonnable. Cependant, les nouveaux ODS (à ne pas confondre avec les nouveaux philosophes, bien qu’ils s’agissent souvent des mêmes) par pure bonté d’âme peuvent intercéder auprès des dieux, à condition que des sommes importantes leur soient transférées, ce qui atténuera ou empêchera l’inévitable châtiment.

Ce qui m’amène à l’Écologie aujourd’hui.

Dans le film Uranus, tiré d’une pièce de Marcel Aymé, le cafetier du village, joué par Gérard Depardieu, prononce cette phrase admirable : « Monsieur ! Je suis cafetier, socialiste et franc-maçon, c’est vous dire si j’en ai entendu des conneries dans ma vie ! »

Et j’ai envie de la paraphraser en disant : « Monsieur ! J’ai 75 ans, je suis économiste, libéral, et catholique c’est vous dire si j’en ai entendu des conneries dans ma vie ».

Je m’explique.

Tout cela a commencé au début des années 70 avec quelque chose qui s’appelait le Club de Rome et qui fut fondé par… David Rockefeller, également fondateur du groupe Bilderberg et de la Trilatérale.  Chacun comprend la stratégie de ce grand homme. Dans le fond, la démocratie est une mauvaise idée, nous avons besoin d’un gouvernement mondial ou le pouvoir appartiendra à ceux qui savent et qui se réuniront en secret (Bilderberg et Trilatérale), mais il faut aussi foutre la trouille au petit peuple pour qu’il reste tranquille, d’où le Club de Rome. Au début, le Club de Rome part sur une mauvaise piste, déjà popularisée par Malthus : la croissance économique-infinie — est incompatible avec les ressources de la planète qui sont bien entendu finies. Et de nous expliquer qu’en 1990, il n’y aura plus de pétrole et que la moitie de la population indienne allait mourir de faim avant la fin du XX -ème siècle.

Pas de chance, le monde consommait à l’époque 60 millions de barils de pétrole avec des réserves d’une quinzaine d’années, et aujourd’hui, nous consommons 100 millions de barils par jour avec des réserves de 25 ans. Quant à l’Inde, elle exporte des céréales… À l’évidence ces gens-là ont dit des bêtises et l’ennui est que ces bêtises ont été prouvées comme étant fausses.

Il fallait trouver autre chose.

Et l’idée de génie fut de faire intervenir non plus des économistes dont chacun connaît la capacité à prévoir l’avenir, mais des scientifiques, car la SCIENCE, cela ne se discute pas.

Et donc fut inventé le réchauffement atmosphérique créé par l’activité humaine. Et bien entendu, ce problème ne peut pas être réglé par chaque Nation, mais réclame, comme chacun l’a déjà deviné un… gouvernement mondial. Ben voyons…

Venons-en aux faits, et cela fait quarante ans que je lis sur le sujet.

Premier problème : La mesure de la température. Déjà, nos scientifiques intègres se sont fait prendre à plusieurs reprises maquillant les données de température (scandale du hockey stick au Canada, scandale des pressions amicales sur les universitaires en Grande-Bretagne) pour « prouver » l’augmentation des températures. Et pourquoi ces maquillages ? Pour continuer à percevoir leurs subventions étatiques, tant il est vrai que les seuls à toucher ces subventions sont les « scientifiques » qui cherchent à prouver l’augmentation des températures, les autres étant interdits de publication et d’enseignement, bien entendu.    Mais je suis bon prince, je veux bien admettre que la température a augmenté depuis quelques décennies.

L’embêtant est que ce n’est pas la première fois dans l’histoire. Ainsi, au XII -ème siècle, on cultivait la vigne au Groenland (=terre verte, aujourd’hui couverte de glaciers) et que toutes les périodes de réchauffement dans l’histoire ont été des moments où les civilisations les plus belles ont prospéré… 3, peut-être la hausse des températures est-elle une bonne nouvelle ? Pas du tout, cela ne peut être qu’une mauvaise nouvelle et nous allons tous mourir de faim et de soif et ceux qui disent le contraire sont les mêmes que ceux qui nient l’existence des camps nazis, argument imparable pour empêcher toute discussion. Mais il y a peut-être une explication naturelle à cette hausse ? Serait-il possible que le réchauffement actuel n’ait rien à voir avec l’activité humaine et que nous soyons simplement en face d’un phénomène naturel ? Que nenni, homme de peu de Foi, me disent alors mes scientifiques : nous avons bâti des « modèles mathématiques » qui nous permettent d’être sûrs de ce que nous affirmons. Et là, je ne peux pas m’empêcher de sourire finement.

En tant qu’économiste, j’ai construit des modèles toute ma vie dont certains ont fonctionné (jusqu’au moment où ils ne fonctionnaient plus). Mais tous mes modèles avaient une caractéristique essentielle : ils m’aidaient à comprendre le PASSE.

Et ce qui est amusant c’est que la quasi-totalité des modèles du climat que j’ai vu sont complètement incapables d’expliquer le passé. Ils vous disent ce qui va se passer dans cent ans, mais sont totalement inutiles pour expliquer ce qui s’est passé dans les 10 dernières années et sont tout autant inaptes à prévoir ce qui va se passer dans les 10 ans qui viennent…

Et pourquoi ? J’ai compris la raison de ce désastre scientifique en lisant il y a quelques années un livre écrit par le patron du service de la climatologie a la NASA.

D’après ce livre, la plus forte influence sur le climat est exercée par les nuages (l’eau en suspension dans l’atmosphère), qu’il y a des centaines de formes de nuages et que personne n’a la moindre idée de la façon dont tous ces nuages se créent et interfèrent les uns avec les autres, personne.  Il n’y donc aucune façon de modéliser ces interactions. Par exemple, une augmentation des nuages liée au réchauffement pourrait tout à fait faire baisser la température, ou la faire monter, personne n’en sait rien.  Et donc les modèles de nos nouveaux Lyssenko ne prennent pas en compte la seule chose qui ait de l’importance…   Dans le fond, nos scientifiques s’évertuent a prévoir quelque chose qu’ils ne comprennent pas et leur grande crainte est qu’un jour le monde entier ne s’aperçoive que le Roi est nu.

Je continue à être bon prince : admettons qu’il y ait un réchauffement atmosphérique et acceptons qu’il soit causé par les activités humaines qui dégageraient trop de CO2. Que faut-il faire d’après eux ?

Réponse : Il faut réduire de toute urgence les émissions de gaz carbonique, nous disent les nouveaux clercs en arrêtant de brûler des combustibles fossiles, ce qui revient à interdire tout développement aux pays émergents et donc maintenir dans la misère des milliards de gens, ou alors, et c’est ce que préconisait le Traité de Paris, forcer les États-Unis et tous les autres pays développés à en émettre beaucoup moins, ce qui implique une chute profonde des niveaux de vie chez nous. Et qui distribuera les tickets de rationnement : nos Oints du Seigneur bien sûr.

À la suite de ces mesures de salubrité publique, seuls nos Oints du Seigneur auront donc le droit de prendre des voitures qui les amèneront à leurs avions pour les transporter vers leurs conférences internationales.  Quant à nous, nous irons pieds nus dans des sandales, couverts de robes de bure en faisant la queue pour acheter de maigres portions de viande (toutes les vaches ayant été tuées puisqu’une grosse partie du C02 émis le serait par les pets des vaches), en espérant trouver de la place dans des transports publics a pédales, ce qui sera très bon pour notre cœur.  Voilà qui rappellerait fâcheusement l’URSS, dont les anciens partisans se sont reconvertis dans la nouvelle religion au point que la plaisanterie court que les écologistes sont au fond comme les pastèques, verts à l’extérieur et rouges à l’intérieur.

Soyons sérieux. Comme l’avait dit le ministre du Pétrole saoudien des années 70, le Cheik Yamani : « l’âge de pierre ne s’est pas terminé à cause d’un manque de cailloux ». Tout le monde est favorable à l’arrêt de la pollution d’où qu’elle vienne, mais une fois de plus la solution ne viendra pas de l’État ou de la force publique, mais d’une invention faite dans une cuisine par un quelconque farfelu qui trouvera une façon rentable de stocker l’électricité. Ce jour-là, le pétrole et le charbon resteront et pour toujours soigneusement enfouis dans les entrailles de la terre, le Moyen-Orient n’intéressera plus personne, les voitures ne feront plus de bruit et je peux assurer le lecteur que nous n’en sommes pas très loin.

À ce moment-là, et pour ceux qui veulent acheter de l’immobilier, je recommanderai aux lecteurs d’acheter des appartements au premier étage des immeubles situés sur les rues les plus passantes puisqu’il n’y aura plus ni bruit ni pollution.

Et plus personne ne parlera du réchauffement atmosphérique.