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Loup y es-tu ? Que fais-tu ?

 

 Mauvaise semaine dans les marchés financiers qui ont sèchement plongé et se retrouvent souvent au même niveau, voire plus bas qu’après la baisse de février.

Voilà qui ne doit pas trop surprendre les lecteurs de l’IDL.

À la mi- décembre 2017, je m’étais fendu d’un petit article du lundi matin, disant aux lecteurs qu’il était temps de vendre les actions en Europe et aux États-Unis pour se constituer des réserves de cash d’environ 40 % du portefeuille et que ces réserves devaient être investies moitié en yen, moitie en or.

Le but de ce mouvement était de réduire la volatilité du portefeuille et de mettre de l’argent « à l’abri » tant il est vrai qu’un génie financier est quelqu’un qui a du cash à la fin d’une grande baisse. Et je rajoutais qu’il fallait renforcer les actions en Asie ex Japon et continuer à vendre Europe et USA.

Voyons un peu comment ces actifs se sont comportés depuis cette date.

J’ai mis tous ces prix base 100 en décembre 2017 et tous les prix sont en Euro.

 

Remarques :

  1. Les marchés des actions ont bien baissé depuis décembre 2017, les pertes s’étageant de 2 % (Asie) à 8.4 % % (Allemagne).
  2. Les positions défensives recommandées, or et yen, sont montés de 2% et 3 %
  3. Cela veut dire que le portefeuille n’a pour ainsi dire pas bougé, ce qui après tout était le but recherché…

La question qu’il faut se poser maintenant est : Faut-il mettre à profit la baisse qui a eu lieu et commencer à racheter ?

Je ne le crois pas, car le comportement boursier des banques européennes me fout une peur bleue.

Explications :

Chaque fois ou presque que nous avons eu le cours des banques européennes se cassant la figure sur 12 mois (ligne bleue, échelle de gauche passant en dessous de zéro), nous avons eu quatre mois plus tard des baisses ou des ralentissements de la production industrielle, voir des récessions (périodes hachurées en gris).

Et je peux assurer le lecteur que détenir des actions en Europe dans ces moments-là n’a jamais été profitable…

Or l’indice des banques est aujourd’hui à 0 % sur 12 mois et va sans aucun doute passer négatif dans les jours qui viennent. Il est donc urgent, très urgent de surtout, surtout ne rien faire…

Mais il y a encore plus inquiétant si le lecteur veut considérer le dernier graphique.

En 2008-2009, nous avons connu ce qu’il est convenu d’appeler la grande crise financière ou GCF.Dans cette crise, les valeurs financières et bancaires se sont effondrées, ce qui est parfaitement logique, passant de 250 à 50 en quelques mois. Devant cet écroulement, les banques centrales ont réagi avec « vigueur », envoyant les taux courts à zéro, imprimant à tout va, rachetant des obligations d’état ou de sociétés, bref, jetant leur bonnet par-dessus les moulins.

Et si je regarde les cours de bourse, il semble que cette politique ait réussi aux USA puisque l’indice des banques a été multiplié par trois depuis 2009, ce qui semble indiquer que les banques US ont retrouvé une rentabilité suffisante, et qu’elles pourront résister à un nouveau choc, s’il devait se produire.

Mais je ne peux m’empêcher d’être terrifié quand je regarde le cours des bancaires européennes  qui est en baisse de plus de 30 % sur la moyenne de 2009…

À l’évidence, rien n’est réglé en Europe …

Et en plus, ces banques ont l’air de recommencer à baisser très fortement, ce que je trouve extrêmement inquiétant, d’abord parce que je ne comprends pas très bien pourquoi elles baissent et ensuite parce que je ne vois pas non plus ce que la BCE pourrait inventer encore si une nouvelle crise bancaire venait à se déclencher…

Honnêtement, et je me répète, je ne sais pas très bien pourquoi les bancaires européennes se cassent la figure ni pourquoi elles ont tant baissé depuis la GCF. Par exemple, la plus grande banque allemande, la Deutsch Bank a baissé de 12 % la semaine dernière. À l’évidence, quelqu’un sait quelque chose que je ne sais pas.

Mais je crains de le savoir bientôt.

J’attendrais donc qu’elles cessent de baisser et qu’elles se remettent à monter avant de racheter, quoique ce soit, où que ce soit, dans le monde.

À mon avis, il y a un loup, un énorme loup quelque part et ce loup semble avoir sa tanière dans le système financier européen en général et allemand en particulier.