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Pourquoi je pense qu’ avec 2023 le pire est passé pour le monde  , par Jean Goychman  

Si 2022 avait été, pour beaucoup d’entre-nous, l’année des espoirs déçus, 2024 apparaît sous un jour beaucoup plus favorable en raison des évènements vécus en 2023. Au risque de surprendre, je vais développer le constat inattendu que le pire est sans doute passé pour le monde

Parmi les événements de 2023, deux d’entre-eux ont particulièrement retenu mon attention :

L’élargissement des BRICS:vers la chute du dollar

Il s’agit tout d’abord de l’engouement suscité par les BRICS qui se concrétise par des adhésions en masse de nombre de pays qui semblaient jusqu’alors demeurer dans une prudente neutralité. Certains, à dessein, en minimisent la portée en dénonçant les incohérences et le manque de vision commune de certains pays protagonistes, plus enclins à se désunir qu’à se réunir et que, dès lors, toute opposition à l’hégémonie occidentale ne peut qu’être vaine.

Ceux-là occultent tout simplement l’essentiel. Et l’essentiel, c’est que tous ces pays et surtout tous ces peuples, veulent avant tout sortir de la servitude dans laquelle le dollar les a maintenus depuis des décennies. Ils ont enfin compris toute la morgue de la fameuse phrase de John Connaly

« Le dollar est notre monnaie et c’est votre problème ! » et entendent bien rétablir un ordre monétaire qui ne soit plus l’apanage d’une petite élite mondialiste qui s’est arrogée l’exorbitant privilège de créer de la monnaie à partir de rien qu’elle transforme en dette payée par les peuples du reste du monde.

La réunion des BRICS du mois d’août 2023 à Johannesburg est, sous cet angle, capitale. Le dénominateur commun des BRICS y est clairement défini : utiliser entre eux leurs propres monnaies pour leurs échanges et plus le dollar.

Le retour en force de Donald Trump:la chute programmée du “Deep State”

Le second évènement est le retour en force de Donald Trump dans la campagne des élections américaines de 2024 et sa volonté très affirmée de continuer ce qu’il a commencé lors de son premier mandat, et qui est la lutte sans merci qu’il entend bien gagner contre « l’État profond américain » qu’il désigne sous le nom de « marigot de Washington ».

Totalement caché à la vue des peuples, y compris du peuple américain, depuis près d’un siècle et demi, dénoncé successivement par Eisenhower puis Kennedy au début des années 60, ce pouvoir de l’ombre « multiforme » articulé entre la finance mondialiste et le complexe militaro-industriel, dominant les médias occidentaux grâce auxquels de nombreux dirigeants « atlantistes » et « euro-mondialistes » ont pu se faire élire, a été projeté en pleine lumière par Donald Trump.

Incontestablement, l’élite qui contrôle cet Etat-profond ne se résoudra pas d’elle-même à accepter un monde multipolaire qui la priverait du but ultime qu’elle était sur le point d’atteindre, à savoir la mise en place d’un gouvernement mondial qui aurait réellement marqué « la fin de l’histoire » telle décrite par Francis Fukuyama.

Evidemment, nul ne peut aujourd’hui prédire ce qu’il adviendra de ce bouleversement qui s’annonce, mais le paravent de la démocratie derrière lequel cette élite voulait se dissimuler pour imposer ses vues a probablement vécu. Le rapport des forces semble favorable à l’établissement d’un monde multipolaire dans lequel les nations et les peuples qui les ont constitués retrouveraient leur souveraineté en conservant leur identité, mais il est sans doute un peu tôt pour le dire.

Enfin, pour nous, peuple français, l’échéance électorale du mois de juin 2024 va nous donner l’occasion de rappeler à nos dirigeants que nous n’oublions pas l’escamotage du référendum du 29 mai 2005 et que nous n’avons rien à faire dans cette « union Européenne » qui n’a jamais été et ne sera jamais autre chose qu’un appartement-témoin du monde monopolaire que près de 90 % de l’humanité rejette.