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Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes

30 septembre 2019

Les économies de ce que l’on appelait il y a peu les pays du monde libre ne vont pas bien, pas bien du tout. Et tout un chacun de se lamenter et d’espérer l’émergence d’un « nouveau Keynes « dont les analyses « nouvelles » permettraient de retrouver le chemin de la croissance.  Quelle foutaise !

Dans le papier de cette semaine, je vais montrer que ce qui est à l’origine de la stagnation actuelle, c’est simplement que nos gouvernements suivent des politiques débiles qui sont à l’origine directe de l’appauvrissement qui nous frappe.

Ces erreurs sont au nombre de trois.

Première erreur : Croire que des taux d’intérêts bas favorisent la croissance économique.

Que le lecteur veuille bien regarder le graphique suivant qui montre que quand les taux sont trop bas, trop longtemps, (périodes hachurées en vert), croissance économique et productivité du travail s’écroulent deux ans après.

Eh oui !  Des taux trop bas engendrent la stagnation. Pourquoi ? Tout simplement parce que des taux trop bas permettent à ceux qui ont des actifs (les riches) de s’endetter pour acheter des actifs existants (immobilier, sociétés existantes), dont bien sur les prix montent.  Et les riches deviennent plus riches. Et comme plus personne n’investit dans des actifs nouveaux (trop risqués), le stock de capital stagne ou baisse et donc la productivité du travail s’écroule et les pauvres, qui n’ont que leur force de travail à vendre s’appauvrissent. Et l’économie voit son taux de croissance s’écrouler, parce que le capital, ce bien rare entre tous que nous avons hérité de nos parents est gaspillé  tandis que des démagogues sont élus partout, à juste titre.

 L’euthanasie du rentier chère à ce bon monsieur Keynes est une imbécillité.

Mais les taux bas favorisent aussi la croissance de l’État dans le PIB. A taux zéro, financer le déficit budgétaire ne coute rien ce qui revient à confier les clefs de la cave a un sommelier alcoolique, car chacun sait que plus le poids de l’État augmente, plus la croissance ralentit. Ce qui nous amène à la deuxième erreur.

Deuxième erreur : La croissance des dépenses de l’état empêche les recessions. 

En fait, c’est exactement le contraire, comme en témoigne le graphique suivant, en prenant cette fois ci la Grande-Bretagne comme exemple.

Quand la ligne rouge (échelle de gauche) baisse, cela veut dire que le poids de l’État dans l’économie augmente par des nationalisations, des embauches de fonctionnaires etc. etc.  A chaque fois, et deux ans plus tard en moyenne, la croissance structurelle de l’économie sur 7 ans se met à baisser et cela dure tant que le poids de l’État dans l’économie ne se remet pas baisser. 

Il faut noter qu’en Grande-Bretagne, ces hausses et ces baisses correspondent exactement au cycle politique. Quand les conservateurs sont au pouvoir, ils font baisser le poids de l’État dans l’économie et l’inverse est vrai quand ce sont les socialistes. En France, hélas, que la gauche ou la droite ait été au pouvoir ne change strictement rien a la hausse perpétuelle du poids de l’État.

Explication : Le capitalisme est un système Darwinien, les mauvais disparaissent parce qu’ils font un piètre usage du capital et en sont donc privés, sauf bien entendu s’ils sont financés par des fonds publics. Dans ce cas, ils continuent à détruire du capital (encore une fois, ce bien rare entre tous) et donc la quantité de capital disponible décroît, et comme la quantité de capital qui pourrait être investi chaque année décroît, les investissements rentables (c’est-à-dire ceux qui font croitre la masse de capital) diminuent et donc la productivité du travail baisse et tout le monde est appauvri. Il ne peut pas en être autrement

Comme le lecteur peut le voir, mettre les taux trop bas c’est autoriser le secteur privé à diriger le capital vers des actifs spéculatifs plutôt que productifs et donc la croissance s’écroule. De même, permettre à l’état d’emprunter pour dépenser dans des activités non rentables, c’est garantir que le stock de capital dont l’économie dispose va baisser (une activité nationalisée ne faisant jamais faillite) et donc encore une fois, la croissance structurelle ne peut que baisser puisque le stock de capital baisse.

Venons- en au troisième point qu’il me faut démontrer. 

Troisième erreur : le blocage des prix par un Etat engendre toujours des désastres. 

Pour que ses activités se développent, un entrepreneur a certes besoin de capital et de travail mais surtout d’informations. D’où lui viennent ces informations ? Du système des prix et de nulle part ailleurs. Et donc si le gouvernement bloque les prix, il se retrouve comme un marin sans boussole, perdu, et ne peut prendre de décisions. Or tous les prix viennent de deux prix. Le premier, qui détermine le rapport avec le TEMPS par le mécanisme de l’escompte et qui donc me permet de savoir combien je dois épargner et combien je dois dépenser c’est le taux d’intérêt dont je viens de montrer qu’il était totalement manipulé par les pouvoirs publics et donc faux. Le second, le taux de change entre ma monnaie et celle de mes concurrents à l’étranger détermine mes rapports avec l’espace et m’indique là où je dois produire et là où je dois vendre ma production. Et bien entendu, dans la zone Euro, nous avons décidé de bloquer ce prix également et en voici le résultat pour les productions industrielles françaises et allemandes.

Comme la productivité du travail était plus élevé et le cout du capital plus bas en Allemagne, pour que les entrepreneurs français s’en sortent, il fallait que le franc français dévalue de temps en temps pour compenser cet avantage concurrentiel (le DM montant contre le Franc, ligne rouge). Ce qui fût fait régulièrement. Arrive monsieur Trichet, qui fut à l’économie française ce que Gamelin fut à l’armée française en juin 1940, et notre génie, dans une stratégie digne de la Ligne Maginot, de bloquer le cours du franc français contre le DM avant que de les faire rentrer avec la lire la peseta, etc. dans le Frankenstein financier que constitue l’Euro. Et les économies françaises, italiennes, grecques, espagnols de s’écrouler et l’Allemagne de prospérer, avant que de s’effondrer. Car l’Allemagne, à cause de sa monnaie sous-évaluée, a automatiquement récupéré une grande partie de la production automobile de la région et s’est spécialisée de plus en plus dans ce produit dont de moins en moins des personnes ont besoin et qui est l’objet d’une attaque en règle des verts.  Les allemands se retrouvent donc à être les meilleurs à faire des voitures, ce qui n’a plus aucun intérêt, et du coup, leur économie commence à s’écrouler puisque le capital a eu un faux cout et a été attribué en fonction de faux prix, taux d’intérêts et taux de change étant faux. Pauvre Allemagne, qui après vingt ans de vaches grasses entre dans le temps des vaches maigres

Conclusion

Résumons-nous : La croissance économique vient d’une utilisation « darwinienne » du stock de capital dont un pays dispose à un moment donné (et qui n’a rien à voir avec le stock de monnaie). Les Keynésiens qui nous gouvernent pensent qu’en faussant artificiellement les prix du capital (taux de change, taux d’intérêts) et en en confiant une partie de plus en plus grande a l’Etat, le stock de capital montera, ce qui est le propre d’une pensée magique et non scientifique

Dans le fond et comme je l’ai écrit il y a vingt ans dans mon premier livre (qui n’a pas pris une ride), nous sommes des Lions menés par des Anes.

Explication de ce paradoxe.

Schumpeter disait que le capitalisme avait permis un développement extraordinaire de l’éducation, mais que ce développement amènerait à l’émergence d’une classe de faux intellectuels aigris et que ces gens prendraient le contrôle du système politique pour empêcher la création destructrice d’avoir lieu.  Et in continuait en disant que cette réalité amènerait à un recul économique sans précèdent et à une perte des libertés politiques. Et tout se passe comme prévu par ce grand esprit. Le premier de ces intellectuels pensant faux fut Keynes, et pensant faux, comme tous les faux prophètes (Marx est un autre exemple), il a eu une postérité innombrable qui sévit aujourd’hui dans tous les gouvernements et toutes les banques centrales.  Comme prévu par Schumpeter, ils sont en train de détruire nos économies et quant à nos libertés politiques, elles ne se portent guère mieux que nos économies.  Tout cela est normal puisque le Keynésianisme est au Marxisme ce que le Coca-Light est au Coca -Zéro, une croyance que la technocratie marche.

Il ne faut pas réinventer Keynes, il faut juste s’en débarrasser et cesser de penser de travers. 

Il faut faire tomber le mur du keynésianisme comme l’on a fait tomber le mur du marxisme.