
Dans un contexte où Washington, Paris et Berlin font actuellement pression sur la Russie de Vladimir Poutine pour obtenir un cessez-le-feu en Syrie, actant de fait l’influence de Moscou sur Damas, quel bilan dresser de l’évolution des différents « blocs d’influence » mondiaux depuis la guerre froide ? Après le dualisme des blocs occidental et soviétique de la guerre froide, la Chine apparaît-elle aujourdhui comme un troisième pôle d’influence de niveau mondial ? Philippe Fabry : Je ne dirais pas exactement cela, parce que même si la Chine est sur le point de pouvoir faire jeu égal avec les Etats-Unis pour ce qui est de la puissance nationale sur les plans militaire et économique, il reste que si une guerre entre ces deux pays éclatait demain, la Chine serait pratiquement seule mais devrait faire face à une coalition rassemblant autour des Américains tout ou partie de ses voisins inquiets : le Japon, la Corée du Sud, Taïwan, le Vietnam, l’Australie, les Philippines, et possiblement l’Inde. Même les Européens soutiendraient probablement…