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« Malheur à toi, pays, dont le roi est un enfant», ou de l’Ecclésiaste au Covid

2 novembre 2020

La Bible est remplie de phrases mystérieuses comme celle que j’ai choisie comme titre pour cet article, et il est d’usage de dire que ce genre de phrases peut avoir trois sens :

  1. Littéral. Historiquement, les villes dont le roi était un enfant n’ont pas connu des sorts très enviables.
  2. De bon sens : Quand la légitimité est incarnée par un enfant dont les « grands » autour de lui n’ont pas physiquement peur, la tentation est grande de s’en débarrasser, ce qui amène assez facilement à des guerres civiles.
  3. Caché : Et c’est là que les exégètes et les rabbins s’en donnent à cœur-joie pour faire dire des choses au texte parfois… tout à fait surprenantes.

Bien entendu, c’est à une explication du troisième type que je vais avoir recours dans ce papier, et la voici.

Qu’est-ce que l’enfance après tout, si ce n’est la période où l’on apprend, quelque peu contraint, les règles de la vie en société, et pendant ces années, il n’est pas recommandé au « jeune » de mettre cette discipline en question. Ancien élève des Jésuites ou des lycées de la République, je peux assurer le lecteur qu’il  valait mieux ne  pas discuter avec les professeurs de cette époque du bien-fondé des règles qu’ils nous imposaient avec beaucoup de conviction. Les choses auraient changé, paraît-il…

Mais je vais plus loin : l’enfant, pour se construire, doit vivre dans un monde stable où règne la Loi, communément assimilée au père. D’innombrables études montrent que le facteur déterminant dans l’échec scolaire et la criminalité chez les adolescents provient de l’absence de la figure paternelle. Dans le fond, suivre l’exemple paternel quand l’on est enfant revient à s’assurer une jeunesse heureuse.

Et puis arrive l’âge adulte où l’on doit appliquer ce que l’on a appris dans la vraie vie. Et c’est à ce moment-là que l’on se rend compte qu’il y a des moments où il faut parfois désobéir aux règles et briser les tabous. Et ce jour-là, on cesse d’être un enfant, et l’on devient, au mieux, capable de devenir un prince ou un roi, puisque l’on devient capable de se gouverner soi-même et donc de gouverner les autres ou, au pire, l’on finit pendu.

Je prends ici l’exemple de mon père, jeune officier français en Syrie en 1941. Vichy était en train de livrer la Syrie aux Allemands et l’armée anglaise dût envahir et occuper la Syrie pour ne pas mettre en danger le canal de Suez. Vichy donna l’ordre aux 500 officiers français présents de rentrer en France, de Gaulle leur donna l’ordre de rester. Douze restèrent sous le commandement de mon père, qui ce jour-là sortit de l’obéissance enfantine pour devenir un adulte. Allons un peu plus loin.

Dans toute Nation, il y a d’abord le Peuple en qui, de nos jours, réside la Souveraineté. Pour que la Nation soit défendue il lui faut un État, à qui sont confiés les privilèges régaliens (Défense, Justice, Police, Diplomatie) et cet État est constitué de deux parties :

  1. Une administration, dont on s’attend à ce qu’elle suive des règles bien établies pour gérer au jour le jour les choses prévisibles et répétitives.
  2. Un pouvoir politique (l’exécutif, dans notre jargon actuel, le Roi, au sens ancien du terme) qui lui sera chargé de gérer l’imprévisible et l’inattendu.

Si j’en crois la Bible, le pouvoir administratif peut-être confié sans dommage à ceux qui ont comme ambition de rester des enfants toute leur vie en refusant toute prise de risque, mais par contre le pouvoir politique doit être confié uniquement à ceux qui, un jour, ont commandé face à l’incertitude, ont pris des risques et ont eu raison.

C’est ce que Nassim Taleb appelle « mettre sa vie en jeu ». Seuls ces individus devraient être appelés aux plus hautes fonctions, car ils ont cessé d’être des enfants. Ce qui m’amène à la question suivante : par qui sommes-nous gouvernés depuis Giscard ?

Réponse : par des gens sortis de l’Ecole Nationale dAdministration, c’est-à-dire par des hommes et des femmes qui ont été formés à uniquement gérer des choses prévisibles et répétitives.

Et pour être le meilleur en administration, il faut :

  • Avoir une mémoire de cheval,
  • Aucun besoin sexuel alors que l’on a moins de vingt ans,
  • Pouvoir rester assis sur une chaise sans bouger pendant des heures et donc détester le sport.
  • N’avoir aucun caractère pour pouvoir ingurgiter toutes ces âneries sans jamais poser de question.
  • Et surtout, surtout, avoir comme ambition de ne rien laisser faire aux autres qui ne soit prévu par des règles, c’est-à-dire empêcher les autres d’être libres.

Les Chinois en ont inventé le prototype avec le « mandarin », qui désigne le bureaucrate éminent dans nombre de langages. Et quand les mandarins prirent le pouvoir en Chine, leur seul objectif fût, bien entendu, que rien ne change pour que tout reste prévisible, et en quelques siècles, la Chine passa de première puissance mondiale à l’humiliation totale au XIXe et au début du XXe.

Chez nous les mandarins ont pris le contrôle du pouvoir politique, d’abord avec Giscard en 1974, ensuite avec les socialistes en 1981, et depuis nous avons été gouvernés par les Agnan de service (Agnan était le chouchou de la maîtresse dans le petit Nicolas, immortel classique de Sempé et Goscinny), au point que certains songent à rebaptiser l’ENA « Ecole Nationale des Agnan ».

Et malheureusement nos Agnan actuels et l’Agnan en chef lui-même, que nous avons élu à la suite d’un coup d’état judicaire fomenté par les Agnan de l’ombre, ont eu à faire face à quelque chose qui n’avait pas été prévue dans leur école, une pandémie, appelée Covid 19, et les résultats ont été au moins aussi bons que quand les Allemands décidèrent de ne pas passer par la Belgique mais par les Ardennes.

Rien ne nous fut épargné, que le lecteur en juge.

Commençons par une statistique qui a dû échapper a beaucoup de lecteurs. Comme chacun le sait, notre pays a été frappée par une pandémie bien pire que la peste noire ou la grippe espagnole, et les traces de ce drame affreux vont se voir dans notre pyramide des âges pendant des lustres, un peu comme la saignée de 1914-1918.

Je me suis donc précipité sur les statistiques des décès en France fournies par l’INSEE pour les 8 premiers mois de cette année. Les voici :

2018 : 435270.     2019 : 433567.

2020 : Roulements de tambour, attendez-vous au pire… 437727, c’est-à-dire, aucune différence statistiquement significative avec les deux années précédentes…

Ce qui veut dire que les pauvres gens qui sont morts seraient morts de toutes façons dans les trois mois qui suivaient. Je me demande si cela valait bien la peine non seulement de détruire l’économie de notre pays mais aussi de ruiner des centaines de petits entrepreneurs dont nombre seront acculés au suicide…

Mais alors pourquoi cette panique dans notre classe administrative ? Laissez-moi vous expliquer.

Une classe administrative a besoin de toujours grossir pour avoir le sentiment d’exister et il y a longtemps, sous le regrettable Chirac, Juppé, nuisible entre les nuisibles, avait décidé de réformer la sécurité sociale en la …nationalisant, c’est-à-dire en la faisant passer sous le contrôle des énarques. Et depuis, hôpitaux et maternités ont fermé en province tandis que dans les grandes villes on fusionnait à tour de bras les grands hôpitaux pour en faire des monstres inhumains et ingérables. Peu de temps après, madame Aubry, autre énarque, ouvrait nos hôpitaux à la misère du monde entier ce qui réduisait fâcheusement le nombre de lits disponibles pour les français, sans pour autant réduire le déficit puisque les malades étrangers ne pouvaient pas payer.

Et du coup, quand le COVID 19 est arrivé, nous n’avions pas assez de lits pour traiter les malades et la télévision de nous montrer des patients dans les couloirs, des médecins surmenés, des infirmières en pleurs…

Chacun conviendra que la situation était critique, mais chacun remarquera quand même que dans les villes (Marseille vient à l’esprit) où les hôpitaux étaient gérés par des médecins et non pas par des énarques, rien de tel n’eut lieu.  En fait nos énarques, pour payer les énarques qu’ils embauchaient, ont massivement coupé les budgets de la santé publique, comme l’avait fait leur grand-père, coupant les budgets de l’armée en 1936 parce que nous avions la ligne Maginot.

Et à partir de là, les erreurs n’ont  cessé de s’accumuler.

Comme l’histoire l’a révélé, rien n’était prêt et personne ne savait qui était responsable, ce qui est après tout le premier but de toute administration.

  • Nous n’avions pas de masques ? et bien c’était parce qu’ils ne servaient à rien avant que de coller 135 euros d’amendes si nous n’en portions pas.
  • La maladie ne tuait que les très vieux ? (L’âge médian de la mort due au Covid a été de 84 ans, ce qui veut dire que plus de la moitie des morts avaient plus de 84 ans). Encore mieux, pour ainsi dire, personne en dessous de 60 ans n’est mort, sauf s’il était diabétique ou obèse. La réponse médicale simple était de demander aux vieux de rester chez eux et de bien foutre la paix aux autres. Point du tout, la décision fut prise de mettre le pays à l’arrêt et de consigner tout le monde chez soi pendant deux mois, ce qui va amener à la ruine des millions de gens, dont aucun cependant- bien entendu- ne travaille dans l’administration. Et pourquoi ?
  • Parce que chacun pouvait constater à la télévision chaque soir à quel point ils avaient été nuls, ce qui froissait leur petite vanité. Et donc, ils ont transformé un problème facilement gérable, pour peu que l’on se débarrasse d’eux, en catastrophe inouï.
  • Le ministère de la santé Suédois, géré par des épidémiologistes professionnels, LUI, choisit de ne consigner que les vieux (s’ils le voulaient), en arguant du fait qu’enfermer les gens ne serviraient à rien puisque la maladie était tres contagieuse et donc, dès que les gens sortiraient, il y aurait une deuxième vague, surtout s’il faisait froid et qu’il valait mieux laisser faire la nature. Le 28 octobre, 1 suédois est mort du covid et le 30 ZERO. En France, nous avons eu 256 décès pour une population sept fois supérieure. Et encore bravo !
  • Et comme la deuxième vague annoncée par les Suédois est en cours et que cette vague est simplement due au confinement qui a précédé, que font nos Agnan ? Ils RECONFINENT, confirmant qu’ils sont bien fous selon la définition d’Einstein « la folie est de recommencer encore et encore quelque chose qui ne marche pas, en espérant à chaque fois que le résultat sera diffèrent.

Concluons et élargissons le débat

Les Français ont pu constater en temps réel à quel point cette classe administrative est incapable de faire de la politique puisque leur but n’est pas de nous protéger mais de se protéger eux. Ce qui s’est passé dans la santé, s’est produit aussi dans l’économie, dans l’armée, dans la justice, dans la police, dans l’immigration etc. et je n’en veux pour preuve que les 50 milliards de fraudes repérées par Charles Pratt dans notre chère -oh combien Sécu. (Voir l’interview de Charles Pratt sur la chaine de l’IDL)

Nous sommes donc à l’évidence gouvernés par des incapables refusant d’assumer leurs responsabilités et qui se goinfrent à nos dépens. La France mérite mieux que d’être gouvernée par ces charognards.

Il faut donc introduire dans notre constitution toutes affaires cessantes deux nouveaux articles, et deux seulement.

  • Tout accroissement des dépenses de l’état, de l’endettement de ce même état ou des transferts sociaux doit être approuvé par le peuple par un référendum, sauf en cas de guerre. Il faut leur couper l’accès à notre argent.
  • Les fonctionnaires peuvent se présenter aux élections mais ne pourront jamais retourner dans la fonction publique une fois battu. Il faut les forcer à assumer le risque inhérent à la politique.

La démocratie, c’est le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple, et ce que nous avons aujourd’hui est la mise en coupe réglée du peuple par une classe, au sens marxiste du terme, qui gouverne sans prendre aucun risque à son profit exclusif.

Cesser de parler de démocratie en France, et essayer d’en organiser une vraie, que voilà une idée nouvelle !