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Macron ou comment le vide peut envahir l’espace politique

Par Charles Gave 20 février, 2017 Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?  Telle était la fameuse question métaphysique de Leibnitz. Dans le cas de Macron, la réponse à Leibnitz est facile : il n‘y a rien. Je regarde monsieur Macron et je ne peux m’empêcher de penser à la phrase de Churchill sur Attlee :           ’’ Une voiture vide s’est arrêtée devant le 10 Downing Street et monsieur Attlee en est sorti ». Ecrire sur le vide, sur le rien, est tâche quasiment impossible. Et lire sur le néant est encore plus difficile. Donc, je ne saurai trop recommander au lecteur de l’IDL de parcourir ce qui suit rapidement avant de passer à autre chose. Ma recommandation est en effet de ne pas passer trop de temps avec monsieur Macron tant cela me semble être du temps perdu. Pour ceux qui voudraient mieux utiliser leurs loisirs, nous allons publier en même temps que ce très court article (en écrire un normal serait déjà totalement inutile) un…

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De la fonction transcendantoire du tabouret dans l’art du contemporain

Par Nicole Esterolle   Le tabouret, comme le parpaing, la brique, le boulet de charbon, le barreau de chaise ou le petit bout de bois dans les oneilles, est un objet récurrent dans la liturgie célébratoire de l’art du contemporain. Le tabouret peut être tripode ou quadripode (jamais unipode,  bipéde ou quintupède). On peut monter dessus, y mettre son auguste postérieur, le placer à l’envers, se le mettre dans l’œil (comme le propose Eric Wurm), l’entasser comme Ai Wei Wei, y fixer une roue de vélo comme Marcel Duchamp, le coller au plafond comme c’est la mode chez les lecteurs des Inrockuptibles assidus du Palais de Tokyo.   Et voici le texte de mon ami écrivain poète marseillais Jean-Pierre Cramoisan au sujet du tabouret dans l’art « du » contemporain. (Le « du » est préconisé par mon autre ami Jean-Philippe Domecq)   Ainsi un tabouret, qu’un geste audacieux renverse ou subverse, devient éloquent, provocateur, chamboulateur, empreint d’une verveuse critique sociétale … J’insiste : pourquoi le tabouret est-il renversé ? Pas par hasard, bien sûr ! Vous ne…

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La Révolte des Tolérants

Par Charles Gave 13 février, 2017 J’aime bien les Bataves. Ils constituent tous ensemble un vrai peuple et une vraie Nation. Et leur contribution au développement de l’idée de Liberté en Europe est sans pareille. Revenons quelques siècles en arrière, aux alentours de 1685.  En France Louis XIV vient d’abroger l’Edit de Nantes et des dizaines de milliers de Protestants (200.000 ?) quittent la France, certains pour la Prusse, d’autres pour l’Afrique du Sud mais beaucoup partent en Hollande. Des milliers de soldats et d’officiers des armées de Turenne, le fer de lance des armées françaises, rejoignent la Hollande. Nous y reviendrons. En Angleterre, Jacques II, roi Catholique, essaie de faire revenir Albion au Catholicisme avec l’aide de Louis XIV, ce que la population supporte très mal. Et les Hollandais décident d’intervenir lorsque Jacques II a un fils avec sa deuxième femme (Catholique). Ses deux premiers enfants, des filles, ne pouvaient donc plus accéder au trône et l’idée d’une alliance entre la Grande-Bretagne et la France terrifiait les Hollandais, à…

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Trump, le Logos et les révolutionnaires français

Par Charles Gave 6 février, 2017 Pour les Grecs anciens, le ‘’Logos’’ constituait l’essence même de la Raison qui au travers de la connaissance d’une langue permettait la discussion et la démonstration lors d’un débat de type éthique, politique ou scientifique.  Tout citoyen, tout homme d’état devait avoir une maîtrise parfaite du Logos, c’est-à-dire des éléments de langage qui permettaient de communiquer avec les autres citoyens lorsque des discussions sur l’avenir de la Cité avaient lieu. Et celui – ou ceux – qui contrôlaient le mieux le Logos contrôlait ipso facto la Cité presque automatiquement.  Et donc, dès les origines de notre civilisation est apparu le concept que contrôler et comprendre le langage amenait à dominer le système politique. Et toute notre civilisation s’est construite sur ce concept qui fut renforcé lorsque les Chrétiens  assimilèrent le Logos à Dieu : « Au commencement était le Verbe (Logos), et le Verbe était en Dieu, et le Verbe était Dieu ». L’idée centrale de notre Civilisation fut donc que le Logos, la Raison et Dieu dans le fond…

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L’art contemporain entre à l’Académie des Beaux-Arts: une OPA du ministère

Ceci est une pipe par Nicole Esterolle Artiste et critique d’art. Jean-Marc Bustamante pose devant l’une de ses toiles à Venise, mars 2003. SIPA. 00475631_000003 Les préposés à l’art dit contemporain du ministère de la Culture ont réussi à introduire leur ami et comparse, l’artiste conceptualo-postural Jean-Marc Bustamante, dans cette vénérable institution qu’est l’Académie des Beaux-Arts. Cette opération semble pour le moins étonnante, quand on sait que l’Académie est réputée plutôt « conservatrice », franco-française, et que l’utilisation du mot « beauté » y est encore permis, alors qu’il est interdit et ringardisé dans le champ de l’art dit contemporain et donc dans les couloirs du susdit ministère. Il semble donc que cette intrusion contre-nature ait tout simplement pour but de placer l’Académie sous contrôle de la bien-pensance ministérielle, sous prétexte de l’ouvrir à la contemporanéité et à l’internationalité (ces deux notions étant indissociables). Bustamante, l’artiste d’Etat Mais avant d’envisager les raisons sous-jacentes à cette tentative d’annexion de la vieille citadelle, il convient de préciser le parcours et le profil de celui qui semble jouer  ici le…

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Pour avoir un pays bas, votez Hollande

Par Charles Gave 16 janvier, 2017  Les lecteurs de l’Institut des Libertés se souviennent peut être de la mauvaise plaisanterie que m’avait inspiré la campagne de monsieur Hollande il y a cinq ans déjà, et qui figure comme titre à cet article. Rarement un slogan électoral aura été aussi prémonitoire. A mon immense stupéfaction, je viens de me rendre compte que cet homme prodigieux de modestie a encore des partisans puisque qu’il me revient aux oreilles que certains d’entre eux se répandent dans les media et les diners en ville à Paris en soutenant que monsieur Hollande n’a pas de chance puisqu’il s’en va au moment même où l’économie française serait en train de redémarrer. Et tous de souligner que ce redémarrage serait la conséquence des réformes courageuses (?) que notre géant de la politique aurait imposé à une France récalcitrante. Et là, je ne peux m’empêcher de m’interroger. Mais de quelles reformes parlent-ils ? En dehors du mariage pour tous qui s’est terminé par un divorce entre les socialistes et…

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La roche Tarpéienne est proche du Capitole

Par Charles Gave 9 janvier, 2017  Il y a huit ans le monde entier célébrait le retour du Messie sur terre. « Un enfant nous est né, un fils nous est donné » psalmodiait toute la presse à l’unisson des anges dans le ciel. Un certain Barak Obama venait en effet d’être élu à la Présidence des Etats-Unis et la terre allait connaitre une période de paix et de prospérité sans précédent dans l’histoire. Reconnaissant la qualité exceptionnelle de cette créature quasiment divine, la fondation Nobel lui attribuait immédiatement le prix Nobel de la Paix, avant même que l’élu (au sens biblique du terme cette fois) ait fait quoique ce soit. Huit ans après, notre héros, notre nouveau Salomon, quitte la Présidence des Etats-Unis dans un mélange d’indifférence (aux USA) et de soulagement de la part de la plupart des alliés historiques des Etats-Unis. La question que je veux traiter est donc simple : pourquoi ce curieux mélange d’indifférence et de soulagement après huit ans d’un règne que la grande presse n’a cessé…

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La fin d’une année épique

Par Charles Gave 19 décembre, 2016 Nous arrivons à la fin de 2016 et quelque chose de remarquable s’est passé pendant ces 12 derniers mois:  l’espèce de théocratie de gauche qui s’était abattue sur le monde depuis la chute du mur de Berlin et qui en était arrivée à contrôler pouvoirs politiques, éducationnels, media, administrations publiques et que sais je encore a souffert en cette année bénie une série de défaites qui annonce, à mon avis, sa déconfiture totale à terme. Je m’explique. L’un des grands projets de cette classe technocratique et religieuse était d’avancer lentement mais surement vers un gouvernement « mondial», seul capable d’après eux de gérer les problèmes de la planète. Curieusement, madame Thatcher, dont la lucidité fut rarement mise en défaut, indique dans ses mémoires que les partisans d’un gouvernement mondial étaient de loin les plus dangereux pour la Démocratie tant ils avaient comme objectif de monter un système de gouvernement où la sélection de ceux qui arriveraient au pouvoir se ferait par la cooptation…

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